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[Critique] Stan & Ollie

Par Wolvy128 @Wolvy128

[Critique] Stan & Ollie

[Critique] Stan & Ollie
1953. Laurel et Hardy, le plus grand duo comique de tous les temps, se lancent dans une tournée à travers l’Angleterre. Désormais vieillissants et oubliés des plus jeunes, ils peinent à faire salle comble. Mais leurs capacités à se faire rire mutuellement et à se réinventer vont leur permettre de reconquérir le public, et renouer avec le succès. Même si le spectre du passé et de nouvelles épreuves ébranlent la solidité de leur duo, cette tournée est l’occasion unique de réaliser à quel point, humainement, ils comptent l’un pour l’autre.

Mis en scène par Jon S. Baird, d’après un scénario de Jeff Pope, Stan & Ollie est un biopic on ne peut plus classique, qui a toutefois la bonne idée, plutôt que de brosser un parcours linéaire du célèbre duo comique, de s’intéresser à un moment particulier de leur vie : la fin de leur carrière. Par ce choix judicieux, le film n’évite pas seulement de s’embarquer dans un récit ronflant sans intérêt, mais saisit aussi de manière infiniment sincère toute l’essence du duo. En suivant les deux hommes dans leur recherche de succès, 16 ans après leur triomphe hollywoodien, le long-métrage revient effectivement aux fondamentaux, insistant avec tendresse et efficacité sur la complicité des deux artistes. Une complicité remarquablement retranscrite à l’écran par les acteurs Steve Coogan et John C. Reilly, confondants de vérité dans la peau de Laurel et Hardy. Bien aidés par une direction artistique sublime (maquillages, costumes, décors…), les deux comédiens rendent rapidement attachants leur personnage, et distillent même une belle émotion dans le dernier acte.

[Critique] Stan & Ollie
Cela étant, le film peine malgré tout à marquer durablement les esprits, la faute à un scénario usant habilement de l’effet de nostalgie mais ne développant aucun sujet majeur en profondeur. Ainsi, passé le bel hommage au duo, le récit ne propose finalement rien de très consistant. Aussi classique qu’attendu, il délivre une histoire extrêmement plate et balisée, qui ne doit ses quelques envolées qu’à la formidable puissance dramatique des acteurs. Un constat d’autant plus regrettable qu’on décèle pourtant dans la relation entre les deux hommes beaucoup plus que ce qui nous est raconté/montré. Tout comme le récit, la réalisation s’avère également beaucoup trop académique que pour vraiment séduire. A l’exception de l’ouverture du film, plutôt enlevée, la mise en scène ne brille effectivement pas par son originalité, composant des plans, certes joliment construits, mais loin d’être mémorables. En définitive, c’est peut-être ça le plus gros problème du long-métrage, proposer un spectacle agréable qui n’ambitionne rien de plus sur le plan formel ou scénaristique.

Porté fièrement par son épatant duo d’acteurs, formidables Steve Coogan et John C. Reilly, Stan & Ollie est donc un biopic plutôt plaisant, mais manquant trop d’ambition que pour réellement convaincre. Malgré un récit retranscrivant avec tendresse et efficacité toute la complicité des deux artistes, le film ne dépasse malheureusement jamais le cadre de l’hommage, certes sincère, mais anecdotique.


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