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Les femmes hésitent de moins en moins à dénoncer les violences conjugales

Publié le 12 juillet 2008 par Theophile

Les violences conjugales restent de moins en moins dans l'intimité du couple. En 2007, 47 573 faits de violences volontaires sur des femmes majeures par leurs conjoints (ou ex-conjoints) ont été déclarés à la police ou à la gendarmerie, contre 36 231 en 2004, selon le bulletin de l'Observatoire national de la délinquance (OND), publié mardi 8 juillet. Cette hausse de 31,1 % s'inscrit dans le mouvement d'augmentation des actes de violences depuis dix ans. Depuis 2004, les violences volontaires contre les personnes ont augmenté de 28 %. Les violences conjugales représentent plus du quart de l'ensemble des violences enregistrées. L'augmentation des plaintes traduit une moindre inhibition des femmes à se reconnaître victime et une meilleure sensibilisation de la police et de la justice aux violences conjugales. Depuis avril 2006, cette notion s'est élargie aux ex-conjoints, ce qui explique en partie la hausse brutale de 2007 (+16 % par rapport à 2006). Le ministère de la justice indique que "les parquets ont donné des instructions aux services enquêteurs afin que soit établie de manière systématique une procédure", même en cas d'absence ou de retrait de plainte. Si les femmes hésitent moins à porter plainte contre leurs maris, ce chiffre ne mesure qu'une partie des violences conjugales. Selon l'OND, environ 21 % des femmes victimes d'au moins un acte de violence par son conjoint ou ex-conjoint ont porté plainte. L'OND a également réalisé, avec l'INSEE, une enquête de victimation sur plus de 10 000 personnes de 18 à 60 ans. L'OND estime à 410 000 le nombre de femmes victimes de violences d'un conjoint ou ex-conjoint en 2005 ou en 2006. Les femmes portent plainte dans moins de 9 % des cas quand il s'agit de leur conjoint et dans plus de 50 % des cas s'il s'agit de leur ancien compagnon. LE NOMBRE DE FAITS LES PLUS GRAVES A BAISSÉ L'essentiel de ces actes entraînent des incapacités de temps de travail (ITT) de moins de huit jours. Le nombre de faits les plus graves (provocant une ITT supérieure à huit jours) a baissé depuis 2004, passant de 3 360 à 3 103. En 2006, 137 femmes ont été tuées par leur compagnon. Une femme meurt tous les trois jours du fait de violences conjugales. Un numéro spécial, le 3919, a été créé le 1er juin 2006 pour les victimes de violences conjugales. Le taux de ces violences varie d'un département à l'autre. Il y a 6,1 faits constatés pour 10 000 femmes majeures dans la Creuse et 50,1 pour 10 000 en Seine-Saint-Denis. La moyenne nationale est de 18,7 pour 10 000. On frappe moins sa femme (ou on porte moins plainte) en Auvergne que dans la région parisienne. L'augmentation des violences conjugales en Seine-Saint-Denis (+87,8 % depuis 2004) s'explique en partie par les différentes campagnes qui ont lieu depuis 2004 pour lutter contre les violences conjugales, ce qui aboutit à davantage de plaintes, mieux prises en charge par la police et la justice. Et les hommes ? Les statistiques exploitées par l'OND ne permettent pas de distinguer la part des hommes victimes de violences conjugales. Les chiffres de la gendarmerie sont les seuls exploitables. Ils montrent une croissance des faits constatés, de 1 631 en 2004 à 2 317, ce qui représente une hausse de 42 %. L'enquête de victimation montrait que 127 000 hommes déclaraient avoir subi des violences au sein de leurs couple, en 2005 ou 2006. En 2006, 37 hommes ont été tués par leur compagne. Les trois quarts battaient leur femme.

Alain Salles Le Monde


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