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Ponyo sur la falaise. L’ode à la joie

Par Balndorn

Ponyo sur la falaise. L’ode à la joie
Résumé : Le petit Sosuke, cinq ans, habite un village construit au sommet d'une falaise qui surplombe la Mer Intérieure. Un beau matin, alors qu'il joue sur la plage en contrebas, il découvre une petite fille poisson rouge nommée Ponyo, piégée dans un pot de confiture. Sosuke la sauve, et décide de la garder avec lui dans un seau.  
Ponyo est aussi fascinée par Sosuke que ce dernier l'est par elle. Le petit garçon lui promet de la protéger et de s'occuper d'elle, mais le père de Ponyo, Fujimoto
un sorcier autrefois humain qui vit tout au fond de la mer la force à revenir avec lui dans les profondeurs. Bien décidée à devenir humaine, Ponyo s'échappe pour retrouver Sosuke.  
Mais avant de prendre la fuite, elle répand l'élixir magique de Fujimoto, l'Eau de la Vie, dans l'océan. Le niveau de la mer s'élève, et les sœurs de Ponyo sont transformées en vagues gigantesques qui montent jusqu'à la maison de Sosuke sur la falaise, et engloutissent le village...

Exception à ma cinéphilie miyazakienne, je manquais la sortie en salles de Ponyo sur la falaise, alors qu’en 2009, ma connaissance de son œuvre était déjà très riche. Je ne me rappelle plus les raisons de cet oubli. Quoi qu’il en soit, je le corrigeais quelques années plus tard avec la version DVD. Grand bien m’en fit. Car Ponyo sur la falaise déborde d’une joie sauvage qui tranche d’avec les œuvres précédentes de Hayao Miyazaki.
Apocalypse joyeuse
Depuis Porco Rosso, la filmographie du maître japonais avait entamé un virage sérieux. La nostalgie (Porco Rosso, Le Château ambulant) et la cruauté (Princesse Mononoké, Le Voyage de Chihiro) s’emparaient d’un univers jusqu’alors bon enfant (Le Château de Cagliostro, Kiki la petite sorcière, Mon Voisin Totoro). Après une quinzaine d’années à œuvrer dans le bruit et la fureur, Miyazaki retrouve avec Ponyo le vertige que procure la joie de vivre.L’irrésistible allant de l’héroïne éponyme emmène en effet le cinéaste dans des régions inconnues de sa patte expérimentée. On n’avait jamais vu jusque-là de séquence aussi prodigieuse que la course de Ponyo sur des vagues immenses charriant des poissons antédiluviens. Pour la rythmer, Joe Hisaishi, le compositeur attitré de Miyazaki, s’en donna à cœur joie en s’inspirant de la wagnérienne Chevauchée des Walkyries (d’où provient le nom de baptême de Ponyo, prénommée « Brunehilde » par son père Fujimoto), qui donne à la séquence un air d’apocalypse joyeuse.
La mer, la mer…
La pulsion de vie et la soif de liberté de Ponyo – qui découvre dans le monde des humains une échappatoire à la cage dorée dans laquelle la retient son papa poule – abreuvent l’esthétique du film. Avec Ponyo, le cinéaste accomplit une belle synthèse entre ses précédentes recherches formelles et un renouveau thématique. Ainsi, les grands aplats de couleurs franches qu’il avait développés dans Princesse Mononoké, Le Voyage de Chihiro et Le Château ambulant pour exprimer la violence des chocs et des conflits, servent ici à transformer le monde sensible en vaste terrain de jeux, où la mer, la terre et le ciel s’embrassent en de passionnés efforts. La mer : voilà un élément que Miyazaki, à l’instar de Kiki et Marco dans Porco Rosso, avait survolé jusqu’à présent. Désormais, il s’y plonge, et nous avec. Et de cette immersion dans un autre monde, aussi riche de sensations et d’images que les cieux qu’il vénère, surgit un film extraordinaire, nourri de tous les éléments, ouvert aux quatre vents. Une ode à la vie (et à la joie) comme on en voit peu : puissante, sauvage, libératoire. 
Ponyo sur la falaise. L’ode à la joie
Ponyo sur la falaise, Hayao Miyazaki, 2009, 1h41
Maxime
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