The Good Place (Saison 2, 12 épisodes) : une aventure sans fin mais délicieuse

En suivant la révélation de la fin de la saison 1 selon laquelle Eleanor a compris qu’elle n’était pas dans « The Good Place » mais dans « The Bad Place », la série décide de reprendre les choses à sa façon. La saison 2 garde le rythme et décide de reprendre les intrigues de la première saison en les modifiant légèrement. Si par moment la série se voulait un brin moralisatrice dans sa première saison, elle tombe ici dans le divertissement délirant sans vergogne. L’humour décalé de la série fait alors ici toujours son petit effet, ce qui pourrait surprendre mais brille aussi grâce à son casting. La série continue alors de nous plonger dans les loufoqueries de son créateur, Michael Shur. Ce dernier en connait un rayon et Kristen Bell et Ted Danson continuent de former un duo succulent. L’évolution de la saison est particulièrement intéressante car elle casse les codes qu’elle avait pu établir dans la première saison pour développer un nouvel univers, fondé sur le moment où Eleanor se rend compte qu’elle est en Enfer et pas au Paradis. Le virage pris à la fin de la saison 1 est donc utilisé intelligemment durant toute la saison, à coup de multiples retours à la case départ et tentatives pour conjurer le sort. Mais Eleanor est bien trop forte (et même les autres vont par moment s’en rendre compte).

Michael, toujours architecte de « The Good Place », continue de torturer ses petits habitants pour son plus grand plaisir mais à trop vouloir les torturer, c’est à ce moment là qu’il se casse les doigts. La série était presque une sorte de concept dans sa première saison reposant sur le fait que Eleanor ne méritait pas d’être à The Good Place, mais en Enfer. Sauf que la fin de la saison prend au mot cette morale afin de rappeler qu’elle est bel et bien au bon endroit : l’Enfer. La saison 1 a alors ouvert un terrain de jeu pour cette saison 2 qui semble inépuisable. Les ressorts dramatiques sont toujours présents mais l’absurdité des situations est d’autant plus hilarant. La série ne fait pas pour autant une impasse sur l’univers qu’elle a construit et décide même de l’exploiter jusqu’au bout. A certains moments, le début de la saison ressemble étrangement à Un Jour sans Fin, laissant Eleanor coincée dans la même aventure encore et encore avec ses camarades. D’ailleurs, la série va même faire un joli clin d’oeil au film dans cette saison 2. Les références culturelles continuent de pleuvoir et la série s’amuse alors de tout ce que nous monde peut proposer (et qui est sujet à en rire). Parks & Recreation, la précédente série du créateur entrait dans le même registre mais avec un univers totalement différent.

Le fait que l’univers de The Good Place soit un univers fantastique permet aussi aux scénaristes toutes les fantaisies et ils l’ont clairement compris avec cette seconde saison. Jusqu’au bout, les intrigues sont amusantes, les délires toujours plus fous et les dialogues riches. Sans parler du talent des comédiens qui ont tous une vraie place qui change de ce que l’on aurait pu imaginer au départ. La série continue de se reposer sur son point de départ afin de le faire évoluer dans de multiples intrigues variées, sans jamais rester statique et donc se reposer sur ses lauriers. C’est une série qui a décidé de jouer le jeu jusqu’au bout et d’assumer ses choix sans jamais failli!r à ce qu’elle a voulu être au départ. Quel plaisir ce fût pour moi de terminer cette saison 2 que j’avais lâchement abandonné en cours de route, sans me rendre compte que j’avais délaissé ces personnages que j’aime tant. Il faut dire que la mise à disposition de la série sur Netflix m’a permis d’aller au bout et je garderai des souvenirs étonnants de cette seconde saison, bien plus que de la première qui était pourtant truffée d’idées farfelues et soignées. Mais je dirais que cette saison est bien plus intéressante, plus maîtrisée, peut-être aussi car elle va au bout de ses idées les plus folles.

Note : 8/10. En bref, une saison 2 étonnante et pleine de surprises.