Magazine Culture

Luther (Saison 5, 4 épisodes) : London Nightmare

Publié le 20 mars 2019 par Delromainzika @cabreakingnews

4 ans après la saison 4, Luther est de retour et Idris Elba n’a pas perdu de son mordant. C’est à se demander aussi si cette saison 5 n’est pas construite comme la dernière de la série, compte tenu de sa fin. Je dois avouer que dire au revoir à Alice est un crève coeur, mais le face à face ultime entre elle et Luther était prévisible, surtout quand on voit l’évolution de la saison. Alors qu’il y a des discussions sur une hypothétique suite sous forme de film, je dois avouer que je n’aurais jamais cru voir un jour de nouveaux épisodes de la série. Mais Neill Cross a de nouveau réuni tout le monde dans le but de conclure au mieux l’histoire de ce détective fascinant. Les crimes quant à eux restent particulièrement violent et j’ai parfois eu l’impression que le meurtrier de la saison était inspiré de American Nightmare. Sa façon de s’habiller a de quoi sortir tout droit d’un film d’horreur. C’est d’ailleurs l’une des forces de cette série, de mettre en scène la violence dans son plus simple appareil. L’un des moments les plus captivants de ce point de vue là est probablement la scène dans le bus qui symbolise tout ce que j’aime dans Luther et sa façon de créer des crimes à la fois originaux mais terriblement violents. La tension de cette scène est palpable et laisse au téléspectateur quelques sueurs froides bienvenues.

La psyché torturée du héros continue de forger le caractère de la série, alors que John Luther est affublé cette année d’une toute nouvelle détective à ses côtés. J’ai beaucoup aimé ce nouveau personnage, qui va se mettre dans les chaussures de Luther après avoir débuté la saison sur un « C’est normal ce genre de crimes ? ». Il y a une évolution donnée au travers de ces quatre épisodes qui ne lâche jamais le téléspectateur d’une semelle, ce qui rend forcément le spectacle d’autant plus intéressant. La saison est presque comme une sorte d’agonie autour du héros, en le laissant affaibli, fatigué (au volant de sa voiture), comme au bout de sa propre vie. Les intrigues en parallèle font un lien avec les précédentes saisons, notamment avec le retour d’Alice à la fin du premier épisode. S’il fallait s’attendre à un tel retour, il y a là aussi le sentiment que l’on arrive à la fin d’un cycle. Certaines scènes symbolises aussi très bien ce que Ali a laissé dans la série et c’est tout ce que j’attendais de la part de Luther. Je regrette peut-être juste le fait que la série ne sorte pas forcément des carcans de la série policière habituelle, alors que cette saison a un vrai espace de liberté qui mélange plusieurs intrigues.

C’est là que la série prouve qu’elle arrive aussi à une certaine forme de fin personnelle. Elle est presque incapable de renouveler quoi que ce soit dans ses crimes, même si les meurtres sont originaux tout de même. Tout s’achève donc dans une sorte de dernier face à face entre Luther et Alice, où la relation tumultueuse des deux arrive à son paroxysme. Cette aventure platonique et intense m’a toujours fasciné bien que parfois frustrante (notamment dans la saison 4). Luther sait qu’elle est une psychopathe et qu’elle a du mal à se contrôler (quand elle se décide de tuer le fils avec son pic à glace, elle le démontre parfaitement), mais c’est aussi ce qui fait le vrai caractère du personnage. Ruth Wilson est toujours aussi brillante et une saison de Luther sans elle n’aurait clairement pas été aussi intéressante. Finalement, cette saison 5 était nécessaire afin de conclure au mieux les aventures de John Luther, même si le dernier épisode laisse un arrière goût de reviens-y. J’ai envie de retrouver Idris Elba sous les traits de ce personnage, plus que sous ceux de Charlie, le DJ raté (Turn Up Charlie, sur Netflix). Les intrigues ne font donc que se croiser tout au long de la saison, avec plus ou moins de succès et proposent tout de même un spectacle satisfaisant qui a mis 4 ans à naître…

Note : 6/10. En bref, pas la meilleure saison de Luther, mais une sorte de fin de chapitre plutôt réussie malgré tout.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Delromainzika 18158 partages Voir son profil
Voir son blog