The Good Place (Saison 3, 12 épisodes) : l'Enfer c'est les autres

Avec cette saison, The Good Place décide de nous offrir une fin de saison plus douce amère que la fin des deux saisons précédentes, ce qui est finalement étonnant mais laisse pas mal de promesses planer pour la saison 4 que NBC a déjà commandé. Alors que chaque année la série a pour habitude de plus ou moins se rebooter (avec les variations imposées par l’évolution des personnages au fil des saisons), je dois avouer que finalement cette saison laisse un peu de marbre sur sa conclusion. Bien que j’ai beaucoup ri cette année, comme les années précédentes, je m’attendais tout de même à un retournement de situation complètement différent. Je trouve tout de même qu’il y a une certaine forme de sadisme dans cette série qui laisse ses personnages répéter constamment les mêmes aventures (avec ce qu’il faut de changements pour justifier que l’on ait envie de suivre à nouveau le tout). Le twist final de la saison 3 laisse alors espérer tout un tas de chose différentes alors que Chidi a sacrifié sa mémoire pour éviter que leur expérience ne capote. Son arrivée dans la « Bad Place », accueilli par Eleanor, est donc un changement qui pourrait réellement casser tout ce que la série a construit jusqu’à présent, notamment dans la relation des deux comparses. Les adieux sur forme de séquence cinéma où ils revoient leurs grands moments m’a laissé terriblement ému. Je ne vais pas vous mentir, j’ai lâché une petite larme.

Mais globalement, la saison est vraiment différente des précédentes, ne serait-ce que pour le fait qu’elle se déroule sur Terre (et non pas en Enfer, au Paradis ou ailleurs). Ce que je regrette cependant c’est que la saison n’ait pas du tout la même énergie que les deux précédentes. C’est toujours sympathique de suivre les aventures de ces personnages mais rapidement, la saison patine et a beaucoup de mal à trouver de nouvelles intrigues pour nous engager vers ce qui est finalement la transition vers la saison 4. La magie des débuts est en train de disparaître malgré quelques bonnes répliques ici et là et des références à la pop culture qui font toujours leur petit effet, d’autant plus que The Good Place peut se le permettre étant donné que ses personnages reviennent sur Terre. La question pour eux est de devenir des gens meilleurs, mais à quel prix car la série reboot encore une fois tout le monde sans qu’il n’y ait de semblant de magie derrière. Peut-être est-ce l’univers terrestre qui rend le tout un brin plus morne et donc moins palpitant. Michael va quant à lui se rendre sur Terre afin d’aider nos quatre personnages fétiches à devenir de meilleures personnes pour qu’ils ne finissent pas aux Enfers encore une fois. Mais le processus est assez souvent long, pas toujours brillant et/ou bon.

The Good Place perd alors un peu de la légèreté et de la candeur qui faisait aussi le charme de la série lors de ses deux premières saisons. Peut-être aussi que la Terre adouci les moeurs et donc ne permet pas de retrouver toutes les conneries qui avaient forgé le caractère intéressant du lieu qu’était « The Good Place ». Car c’est justement ça qui m’a fasciné aussi, le lieu était un personnage à part entière de la série et cette année il a totalement disparu. Si la saison 4 semble nous promettre un retour à la case départ, je ne sais pas trop si la série sait ce qu’elle veut faire. La série cherche à améliorer les personnages en leur donnant un but : aider leurs proches à atterrir au Paradis car pour eux quatre cela semble un périple perdu d’avance. Si la morale est louable, c’est là aussi un retour à ce que la première saison de The Good Place avait déjà pu faire sur le fait de devenir quelqu’un de meilleur grâce à son entourage. L’épisode autour du père de Jason est probablement l’un des pires de la saison, où l’humour grossier casse complètement le délire et la subtilité de The Good Place. Finalement, si la saison a de bonnes idées, elle traine souvent en longueur sur des éléments pas vraiment brillants et c’est justement là où tout se casse un peu la pipe.

Note : 5.5/10. En bref, une saison moins magique qui traine souvent en longueur et ajoute une bonne dose moralisatrice pas toujours juste.