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Côte d’Ivoire: faut-il rendre le tambour parleur Ébrié?

Publié le 25 mars 2019 par Podcastjournal @Podcast_Journal
Les Ébriés sont une ethnie de Côte d'Ivoire, initialement appelés "Tchaman" ou peuple "atchan" (ou akan). Le djidji ayôkwe, tambour de bois à fentes de 3,50 mètres, constitue un pan de l’art musical traditionnel de cette ethnie. Il possède trois fonctions essentielles: solennelle, guerrière et ludique.

La symbolique d’une restitution de cette pièce par un État colonial à un peuple colonisé est forte. En effet, si le Musée national de Côte d’Ivoire, de même que le ministre de la Culture Sidi Tiémoko Touré plaident pour son retour, c’est parce qu’il a joué un rôle majeur dans la lutte du peuple akan contre la colonisation française.
En principe oui puisque la ligne du gouvernement français valorise la restitution de tout objet ayant été acquis, sans le consentement du pays d’origine, durant la période coloniale. Seulement voilà: les conditions ne sont pas réunies. Ni en France, ni en Côte d’Ivoire.
En France, il n’existe pour l’heure aucun instrument législatif permettant à l’État de se déposséder de ses biens, quelle que soit la façon dont elle les aurait acquis. Pour que la France puisse passer de la parole symbolique à l’action, il conviendrait qu’elle contourne son code du patrimoine en élaborant dans des délais courts, un cadre légal complémentaire qui pourrait prendre la forme d’un "accord bilatéral de coopération culturelle conclu entre l'État français et un État africain (pour) prévoir la restitution de biens culturels, et notamment d'objets des collections de musées, transférés hors de leur territoire d'origine pendant la période coloniale française".

La Côte d’Ivoire, qui se remet progressivement des pillages subis durant la crise de 2010-2011, n’est pas encore en capacité totale de garantir la conservation de tous les biens qui lui seraient restitués. En attendant la construction d’infrastructures nationales adéquates (d’ici 2023 avec l’achèvement d’un musée d’envergure internationale dans la commune de Treichville), il pourrait-être envisagé le prêt de ces œuvres, au cas par cas.

Le tambour parleur est le premier objet réclamé formellement par les autorités ivoiriennes mais il fait partie d’une série de 148 œuvres dont le pays estime avoir besoin pour que l’histoire de ses rites et coutumes soient préservée et diffusée à la nouvelle génération ivoirienne. D'aucuns indiquent que les tchaman auraient écrit au Président Houphouët-Boigny en 1958 pour lui demander d’intervenir auprès de son homologue français (Charles de Gaulle) afin d’obtenir la restitution du tambour, enregistré à l’époque au Musée d’ethnographie de Paris. Cette demande, restée sans suite depuis lors, saura-t-elle trouver un épilogue?

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