Sanaa. Ali, 13 ans, dans les ruines d’un immeuble voisin chez lui. (archive : Yeyha Arhab/EPA for ICRC)
Il y a 4 ans commençait le pire des conflits armés qu’ait connu le Yémen. Malgré l’espoir né il y a quelques mois de la négociation de différents accords, la reprise des combats pousse à nouveau les populations à fuir ; populations déjà épuisées et exsangues.
Cette recrudescence des combats balaie tout espoir de voir la violence, les déplacements, les maladies et la faim diminuer au Yémen.
« Malgré une lueur d’espoir il y a quelques mois, la vie est devenue insupportable pour des millions de Yéménites. La reprise des combats ne fait qu’exacerber une situation déjà catastrophique », explique Franz Rauchenstein, chef de la délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Yémen.
En dépit des accords négociés récemment, le CICR a constaté un pic de violence dans tout le pays ces derniers jours. La recrudescence des combats, qui impliquent toutes les parties, entraîne de nouveaux déplacements et met en péril la sécurité et le bien-être de centaines de milliers de Yéménites épuisés par un conflit entrant dans sa cinquième année.
Cette semaine, le CICR a envoyé d’urgence plus de sept tonnes de fournitures médicales et une équipe de techniciens pour effectuer des réparations à l’hôpital Al-Mudhaffar, à Taïz. À Hajjah, le CICR distribue des vivres et des articles essentiels à plus de 1 640 familles déplacées touchées par les événements récents.
Le CICR est préoccupé par les combats et les affrontements armés signalés sur la côte de la mer Rouge, dans le gouvernorat de Hajjah et la ville de Taïz. L’utilisation d’armes explosives à large champ d’action devrait être évitée dans les zones peuplées, compte tenu de la grande probabilité qu’elles comportent de faire des victimes parmi les civils. Les infrastructures essentielles, telles que les structures de santé et les installations et réseaux d’approvisionnement en eau et électricité, sont particulièrement vulnérables aux effets indirects de ces armes explosives.
« Contrairement à ce que prévoient les règles qui régissent la guerre, les civils se voient souvent refuser la protection à laquelle ils ont droit. Ce sont eux, encore une fois, qui paient le plus lourd tribut au conflit qui déchire le Yémen. Conformément au droit international humanitaire, les parties et les États qui les soutiennent doivent déployer davantage d’efforts pour épargner et protéger les civils lors de la planification et l’exécution de toute opération militaire », indique Franz Rauchenstein.
Par ailleurs, le CICR est en contact avec toutes les parties au conflit pour leur rappeler les obligations qui leur incombent en vertu du droit international humanitaire.