Qui m’aime me suive ! // De José Alcala. Avec Daniel Auteuil, Catherine Frot et Bernard Le Coq.
« Qui m’aime me suive » qu’ils diraient. Moi je n’ai pas envie de les suivre. Avec un tel casting, je dois avouer que je m’attendais à un film plus intéressant, plus drôle et plus mélancolique, mais rien ne fonctionne dans cette comédie rapiécée qui mélange plusieurs intrigues sans réellement chercher à créer une vraie osmose entre les personnages. On veut nous parler des idéaux des soixante-huitards qui sont aujourd’hui réduits à peau de chagrin, mais les ficelles du scénario n’engagent jamais vraiment le spectateur dans cette quête d’un homme ronchon pour retrouver les bras de sa femme (qui elle, s’est épris depuis bien longtemps de leur meilleur ami, Etienne). Mais les personnages n’ont jamais vraiment été suffisamment développés dans ce film, qui les réduits alors à des sortes de marionnettes que le scénario trimbale de scènes en scènes et ce qu’il y a de plus dommageable au film là dedans, ce sont que les comédiens ne semblent même pas croire à ce qu’ils jouent. J’aime beaucoup Catherine Frot mais en femme libre elle est souvent dans l’excès, pas aidé par des dialogues mal fagotés et un personnage linéaire. Il en va de même avec Bernard Le Coq en amant de passage fringué comme l’as de pique.
Gilbert et Simone vivent une retraite agitée dans un village du Sud de la France. Le départ d'Étienne, son voisin et amant, le manque d'argent, mais surtout l'aigreur permanente de son mari, poussent Simone à fuir le foyer. Gilbert prend alors conscience qu'il est prêt à tout pour retrouver sa femme, son amour.
Le seul qui sort vraiment du lot (et encore, je pousse vraiment) c’est Daniel Auteuil en vieux mari ronchon qui aime se faire plaindre. Certaines scènes laissent un arrière goût sympathique pendant que d’autres donnent envie de lui donner des claques. Et le scénario tire les ficelles jusqu’au bout d’une histoire qui n’a ni queue ni tête, où toutes les idées de départ plutôt bonnes sont alors plombées par des personnages insipides. Mais comme dirait Catherine Frot dans le film à son mari Daniel Auteuil, le film est comme l’haleine de Gilbert, il sent la « cave coopérative ». La relation entre Gilbert et son petit fils est là aussi mal fichue, enchaînant les retournements de situation ennuyeux et les vacances téléphonées. On a alors l’impression que Qui m’aime me suive fonctionne un peu comme l’écriture automatique, où toutes les scènes auraient été écrites au fur et à mesure que le film a été tourné. Et justement, côté mise en scène José Alcala (Coup d’éclat) a bien du mal à donner un petit truc en plus, malgré la situation (le sud de la France et notamment Sète) à cette aventure qui aurait sûrement fait le bonheur des téléspectatrices du lundi soir sur TF1, mais pas à moi qui ait eu l’envie d’aller au cinéma.
Note : 2/10. En bref, insipide et bourré de ficelles narratives, un film qui sent la naphtaline.