En fait, jeudi soir la surprise est venue de Ian Brossat. La tête de liste communiste n’était pas attendue. Ces derniers temps, il a tenté de se tenir à l’écart des embrouilles entre Jadot, Hamon et Glucksmann. Une manière de se démarquer. De prendre de la hauteur. Tout au long de la soirée, il a déroulé ses idées. Direct, clair. Le communiste a surpris son monde, même ses propres camarades. «Si ne pas avoir accueilli l’Aquarius, c’est un modèle de fierté pour vous, nous ne devons pas avoir les mêmes valeurs», a-t-il lâché. Ian Brossat a également défendu une politique écologique en rappelant que la pollution est un «crime» avec 50 000 morts par an en France et 600 000 en Europe. Les rouges se mettent chaque jour un peu plus au vert.
Très vite, le candidat communiste s’impose par sa clarté, refusant de s’enfermer dans le piège du pugilat. Il ne s’adresse pas à ses adversaires politiques sur le plateau, mais aux classes populaires qui le regardent derrière l’écran. « On sent dans sa posture et sa façon de s’exprimer une volonté de ne pas entretenir l’hostilité à laquelle les autres candidats participent, en s’interpellant et en s’interrompant constamment », constate Emmanuel.
A cette sérénité s’ajoute une vraie maîtrise des dossiers. « Il est le seul à avancer des chiffres en rapport avec une réalité qu’il connaît, celle des ouvriers, se félicite le militant communiste. Il est aussi le seul à les mettre en perspective, en soulignant notamment le salaire de Jean-Claude Juncker, Président de la Commission européenne, qui gagne plus de 30 000 euros par mois et qui demande en même temps à la France de ne pas augmenter le SMIC. C’est là sa vraie force ». Car Ian Brossat aura été l’un des seuls candidats à remettre systématiquement dans le débat les urgences sociales et à formuler des propositions concrètes. Après un long volet sur le Brexit et l’immigration, il interpelle les journalistes : «En abordant les questions du travail à minuit, vous vous rendez compte que les principaux intéressés sont déjà couchés car ils travaillent demain?». Sur l’environnement, alors que les candidats Yannick Jadot et Benoit Hamon comptaient tirer leur épingle du jeu sur le sujet, là aussi le candidat communiste se démarque. « La pollution est un crime. 50 000 morts par an en France, 600 000 morts au niveau de l’Union européenne. Qui est le coupable ? interroge Ian Brossat. Pas l’ouvrier qui utilise sa voiture diesel. Mais les ménages les plus riches, qui polluent 40 fois plus que les modestes ». Une adresse aux gilets jaunes, et à tous ceux qui refusent d’opposer les fins des mois à la fin du monde.