Vers la mi-mars, j'essayais d'expliquer comment Boeing s'est infligé de graves problèmes en modifiant l'avion qui lui rapportait le plus, afin de maintenir sa popularité et de continuer à gagner un maximum d'argent.
Comme les modifications apportées au 737 le rendaient presque impossible à piloter, les ingénieurs de chez Boeing se sont tournés vers la technologie utilisée par les avions militaires, où les avions de chasse modernes ne devraient jamais pouvoir voler comme ils sont concus, reçoivent « l’aide » d'ordinateurs pour devenir hyper manœuvrables en dépit de leur manque de fonctionnalité en vol.
Ils ont dû se dire : « Si nous pouvons faire voler ces chasseurs, nous n'aurons qu'à faire la même chose avec le 737 Max ... » Le problème est que ces avions de ligne sont beaucoup plus utilisés que leurs homologues militaires et que, même si les logiciels peuvent faire des miracles de temps en temps, il ne peut pas les garantir en permanence dans le cadre de l'utilisation qui caractérise l'aviation civile.
Maintenant que tous les yeux sont rivés sur la FAA (l'agence fédérale s'occupant de l'aviation civile aux États-Unis), la relation copain-copain qui régnait entre l'agence fédérale et Boeing va certainement faire l’objet d’une surveillance accrue.
Dans le même temps, les Chinois et l’Union européenne, habitués à « avaler » toutes les décisions de la FAA, pourraient devenir beaucoup plus sceptique à l’égard de celle-ci, rendre la vie de Boeing extrêmement difficile, et cette réticence de ces autres grands clients à continuer d'acheter l'avion, pourrait entraîner la faillite du constructeur.
Certes, le gouvernement américain n’aura pas d’autre choix de le sauver en raison de sa part de contrats militaires, mais cela pourrait avoir de graves conséquences sur sa production d'avion civils ...