Depuis l’apparition sur la scène politique nationale, des signes indiquant qu’il y avait un différend entre le Président de la République et le Président du Gouvernement, les réduisant tous les deux à des personnes mues par leurs intérêts personnels contradictoires, je n’ai cessé d’écrire, à contre courant des avis de la majorité des Tunisiens, que je ne voulais pas croire à ce supposé différend. D’abord, parce que je ne peux pas croire, que dans la position hautement symbolique qu’il occupe, un homme d’Etat, de la trempe de Béji Caïd Essebsi, puisse manquer de clairvoyance et ne pas se rendre compte de la nullité spectaculaire dont son fils Hafedh fait preuve et de l’impossibilité, pour ce dernier, de réaliser un supposé rêve maternel de faire accéder le descendant du général Farhat, mort en martyr au Kef, « assassiné » par les « orbanes » de Ben Ghdhahem, à la tête de la République fondée par Bourguiba. Ensuite, je ne peux pas croire non plus que notre jeune Président du Gouvernement, puisse faire montre d’ingratitude à l’égard du Président de la République qui a pesé de tout son poids de stratège politique, pour le faire émerger et le placer là où il est. Et enfin, en tant que vieux destourien de gauche (à l’instar de Bourguiba), j’aurai toujours tendance à « idéaliser » en toute lucidité, les hommes d’Etat qui ont été à l’Ecole de Bourguiba et qui sont devenus des politiciens compétents, au-delà de toutes considérations morales mais non dénués d’éthique. Et Béji en fait partie.