Captive State // De Rupert Wyatt. Avec John Goodman, Ashton Sanders et Jonathan Majors.
Rupert Wyatt avait une bonne idée entre les mains, transposer les sempiternelles histoires d’espionnage entre les Etats-Unis et les russes sous occupation alien. Les vilains ne sont donc pas les nazis ou les russes mais les aliens et sincèrement, malgré cette bonne idée et une ambiance à la John Le Carré, on se retrouve ici avec un film mal fagoté. Le réalisateur de La Planète des Singes : les origines tente ici de créer un univers bien à lui, sur fond de Résistance et de RG voulant les faire tomber. Avec un twist final largement prévisible dès le début du film, Captive State aurait alors pu se rattraper sur le reste et notamment sur ses personnages. Sauf que là aussi, il manque un ingrédient essentiel : l’émotion. Aucun des personnages n’est doté de vraies émotions intéressantes et alors l’histoire rame pour décoller. J’avais envie de voir un vrai film d’espionnage moderne, creusant une histoire de « guerre » avec une espèce alien qui aurait réellement pu créer une vraie originalité dans le tout. Sauf que là aussi, les aliens pourtant importants, sont les grands absents. Malgré quelques apparitions, leur côté mystérieux n’a guère d’intérêt, contrairement à ce que Premier Contact avait pu faire dans le genre par exemple.
Les extraterrestres ont envahi la Terre. Occupée, la ville de Chicago se divise entre les collaborateurs qui ont juré allégeance à l'envahisseur et les rebelles qui les combattent dans la clandestinité depuis dix ans.
Ensuite, il n’y a aucune place pour le second degré et donc une certaine forme d’esbroufe qui aurait peut-être pu détendre le récit. On sent que la volonté est de raconter quelque chose de très terre à terre, sans jamais chercher à libérer un peu les personnages de certains carcans. Bien entendu, si l’on prend pour exemple John Le Carré, un ponte de la fiction d’espionnage britannique, alors on est en droit d’attendre un récit riche et surtout avec de vraies profondeurs sur les questions qu’il soulève. Mais malgré le sérieux que se donne Captive State, je dois avouer qu’il manque un élément essentiel à ce film et c’est justement le développement intelligent de ses personnages. On ne sait rien de la vie de chacun d’eux et l’on n’arrive pas à s’attacher à ce que le récit tente de nous conter avec eux. J’aurais aimé que le petit budget de ce film donne naissance à quelque chose de fascinant, comme a pu l’être Cloverfield dans le genre « invasion alien ». Mais non. Tout dérape à cause d’un scénario mal ficelé et de personnages particulièrement mal développés. La mise en scène, très clinique et très propre est presque trop lisse pour réellement se faire apprécier. C’est dommage car avec John Goodman (que j’aime beaucoup dans les récits d’espionnage) était parfait.
Note : 4/10. En bref, malgré de bonnes idées, on se retrouve avec un récit médiocre partant pourtant d’une bonne intention.