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Black Summer (Saison 1, 8 épisodes) : l'Enfer c'est les autres

Publié le 24 avril 2019 par Delromainzika @cabreakingnews

Alors que Z Nation s’est achevée, Netflix nous dégote un prequel à la série de zombies de Syfy produite par Asylum. Et alors que l’on aurait pu imaginer que l’on avait fait le tour des univers de zombies, il y a Black Summer. Cette dernière nous plonge dans un enfer presque en huis clos, dans une banlieue où tout semble bien se passer mais où l’invasion est vue du point de vue de personnages tous plus intéressants les uns que les autres. Black Summer fascine alors rapidement par sa capacité à mélanger les codes de l’horreur, du huis clos et du film de zombie à sa sauce. Créée par John Hyams (Z Nation) et Karl Schaefer (Z Nation, TV 101), Black Summer se présente clairement comme une sorte de réponse à Walking Dead, une antithèse parfaite qui apporte encore du sang neuf aux aventures de zombies que l’on aurait pu croire éculés avec le temps. On passe tout de même deux épisodes dans une banlieue à faire un tour du raté de maison et une scène de l’épisode 2, sous forme de poursuite poursuite m’a donné l’impression parfois de revoir Duel, le film de Stephen Spielberg. Si le couperet tombe rapidement et laisse place à un nouveau huis clos, cette fois-ci dans un diner, la série aime s’accaparer pas mal de références tout en déliant un récit plutôt efficace autour d’une mère voulant retrouver… sa fille.

Au coeur d'une apocalypse zombie, une mère est arrachée à sa fille. Elle commence une longue aventure pour la retrouver à travers un monde hostile.

Black Summer ne cherche pas pour autant à révolutionner le genre mais bel et bien à proposer une alternative différente, reprenant souvent le précepte que l’on connait si bien du « l’homme est un lui pour l’homme » ou « l’Enfer c’est les autres ». C’est valable notamment durant toutes les scènes dans le diner où l’on ne peut ni faire confiance les uns envers les autres, ni même à l’extérieur hostile infesté de zombies. Le but clair de Black Summer n’est pas de nous offrir un spectacle qui va nous émouvoir ou nous donner envie de nous attacher aux personnages. La série assumé alors pleinement son côté divertissant et plutôt fun pour nous plonger dans l’horreur de la banlieue où tout se passait pourtant bien. Black Summer ne cherche pas non plus à développer de trop les personnages mais plus son univers et les questions du présent que chacun des personnages est en train de vivre. Du coup, on est dans une sorte de survival, comme pour la mère de famille en pleine ouverture des soldes. La série se veut rudimentaire, avec une poignée de personnages dont certains seront très rapidement congédiés par les zombies ou bien par les humains eux mêmes (dépeints souvent comme des vilains par rapport aux zombies).

Mais encore une fois, comme dans toutes les séries de zombies, l’homme est le vilain dans l’histoire et celui qui créé le plus de mal à l’homme. La saison se base aussi sur un objectif : se rendre au stade afin de retrouver la fille disparue. Et aussi peut-être l’espoir de s’en sortir. La série s’amuse lors aussi avec sa propre construction, découpant les épisodes en petites aventures, rendant le tout par moment presque anthologique plus que réellement feuilletonnant (même si tout est lié). Si Black Summer aurait très rapidement pu tomber dans les séquences nanaresques, la série se retrouve être plutôt une sorte d’OVNI, un drame à la vois viscéral et brutal, qui n’a aucune envie de s’attarder sur des mièvreries en tout genre. Du coup, Black Summer est l’anti The Walking Dead : pas de dialogues interminables, pas de réflexions psychologiques, pas de propos politico-social mais clairement un sous texte qui sous entend la société d’aujourd’hui qui court à sa perte. Encore plus en temps d’apocalypse où l’Homme sera clairement le vilain de l’histoire et causera sa propre perte.

Note : 7/10. En bref, une belle réussite en huit épisodes qui malheureusement part peut-être un peu en sucette dans son dernier épisode.


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