Salut à tous,
Du site Slate.fr : Une vie qui ne finirait jamais ressemblerait à un cauchemar éveillé. Seule la mort donne un sens à nos existences terrestres.
¨ C’est une idée à la mode paraît-il, une de plus mais celle-ci est
corsée. Le vague espoir qu’un jour prochain, grâce aux progrès des
nouvelles technologies, de l’intelligence artificielle, des sciences en
général, du génie humain dans son ensemble, l’humanité parviendra à
tenir en respect la mort, dans une sorte d’existence qui aurait des
parfums d’éternité. La mort deviendrait morte à elle-même et dans ce
monde mirifique promis par certains, rêvé par d’autres, nous
continuerions à hanter cette terre sans jamais connaître la douce
quiétude du repos éternel.
Tu parles d’un projet d’avenir !
Parce
que soyons clair d’emblée, une vie qui ne finirait jamais, une vie qui
se prolongerait durant des siècles et des siècles, une vie où l’idée
même de la mort serait absente ressemblerait à une sorte de cauchemar
éveillé, un long et infini voyage où nous entasserions les années comme
d’autres empilent les assiettes sales, dans un désœuvrement mortifère
quand seule l’idée salvatrice et réconfortante du suicide parviendrait à
nous maintenir à flot.
D’ailleurs suicidés, tôt ou tard, nous le deviendrons tous !
C’est
bien la mort qui rend la vie supportable. C’est bien elle qui constitue
le moteur principal de notre existence, son unique aiguillon. C’est
l’idée même qu’un jour nous cesserons d’être, à plus ou moins brève
échéance, dans un futur plus ou moins lointain, qui rend l’aventure
humaine si exaltante à vivre et nous pousse toujours à aller de l’avant,
dans une quête d’absolu d’autant plus précieuse qu’elle nous demeurera
toujours inaccessible.
C’est la mort qui nous oblige à vivre pleinement, intensément,
passionnément, habités que nous sommes par la certitude d’être, tôt ou
tard, poussière rendue à la poussière, privés alors de cette vie que
nous chérissons d’autant plus que nous la savons furtive. Sinon, à quoi
bon se lever, à quoi bon commencer un nouveau livre, à quoi bon initier
un autre projet si le temps n’existe plus, remplacé par une éternité,
laquelle nous inviterait à remettre toujours à plus tard la nécessité de
vivre sa vie? À procrastiner plus que de raison. À ne jamais rien
entreprendre puisqu’au fond, rien ne presserait: nous aurions toujours
tout le temps pour réaliser une action qui nous tiendrait à cœur, pour
surseoir à ce désir de créer, de bâtir, de laisser une trace de notre
passage.
Si je deviens immortel, je meurs de ne plus vivre !
Je me métamorphose en
un être sans substance, sans horizon, sans limite, sans peur surtout
–et comment vivre sans peur, comment?– dont la principale occupation
sera de remettre toujours à plus tard les tâches qui m’incombent. Je
serais une sorte de condamné à vie qui purgerait sa peine à l’ombre de
sa chambre à coucher, sans ressort ni envie, sans urgence ni
empressement, tout juste bon à attendre que le temps passe et repasse,
en une répétition de jours d’un ennui pour le coup mortel¨...
( Voir l'article au complet )
http://www.slate.fr/story/173250/immortalite-ennui?fbclid=IwAR0A3I1rIREYvcFYlaqzWlo31kWbeJ1g1V9XRiYD5iYk8xZlJ369nJwkRYw
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