Les sept mariages d'Edgar et Ludmilla est une histoire d'amour, une longue histoire d'amour entre deux êtres qui n'arrivent jamais complètement, au cours de leur existence, ni à s'aimer, ni à se quitter.
Comme dans les plus belles histoires d'amour, leur histoire commence en 1958, dans des circonstances particulières, par un coup de foudre d'Edgar pour Ludmilla et de Ludmilla pour Edgar:
Il l'avait vue à l'époque en tout et pour tout trois minutes à peine. L'amour est-il capable de frapper si vite et si fort? Certains affirmeront que oui. D'autres voudront le croire, même s'ils en doutent. La plupart diront que c'est impossible.
De son côté, Ludmilla a été aussi frappée par l'amour que lui, mais de manière différente. Si à l'amour d'Edgar se mêle une part douloureuse de pitié, chez elle il y a plutôt confirmation de ce qu'elle savait en son for intérieur:
Quelqu'un allait venir pour elle: il était là.
Edgar et trois autres amis, deux filles et un garçon, sont partis en Union Soviétique pour se faire une idée du pays par eux-mêmes, même s'ils savent qu'ils ne seront pas libres de leurs mouvements.
Avec leur voiture, une Marly couleur crème et rouge, ils ont décidé de rallier Paris-Moscou. Et c'est dans un village d'Ukraine que la rencontre inoubliable entre Edgar et Ludmilla se produit.
Retourné en France, Edgar n'aura de cesse de vouloir sortir Ludmilla du pays communiste, animé par l'amour et... la pitié. Il y parviendra parce qu'il est à la fois plein d'énergie et la séduction même.
Lui avaient plu en Ludmilla, par-delà les formes douces et l'air fragile de la jeune fille, un caractère solide et une certaine dureté d'âme... Ce que ne démentira pas la suite de l'histoire.
Dans sa postface, Jean-Christophe Rufin souligne un aspect caractéristique de notre époque, qui l'a inspiré: La vie qui s'allonge favorise non seulement les ruptures mais les retrouvailles...
Si elle les favorise, c'est que les personnes ont le temps d'évoluer et que les mariages multiples entre mêmes personnes, que d'aucuns penseraient improbables, ou risibles, ne le sont donc pas.
Edgar et Ludmilla expérimentent, au long de leur vie tumultueuse, le mariage blanc, le mariage d'opérette, le mariage de convenances, le mariage médiatique, le mariage d'exil, le mariage idéal...
Quant au septième, il fait partie de l'épilogue, mais Ludmilla pense que le chiffre 7 plairait à Edgar...
Francis Richard
Les sept mariages d'Edgar et Ludmilla, Jean-Christophe Rufin, 384 pages, Gallimard
Livres précédents:
Sept histoires qui reviennent de loin (2011)
Le collier rouge (2014)
Check-point (2015)
Le tour du monde du roi Zibeline (2017)