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Pesticides et cancer : zizanie chez Bayer après les condamnations de Monsanto

Publié le 15 mai 2019 par Bioaddict @bioaddict
Les actionnaires de Bayer ont voté à 55% fin avril contre les décisions de Werner Baumann, le dirigeant de l'entreprise allemande qui a acheté Monsanto au prix fort en 2018. La valeur boursière de la nouvelle entité Bayer-Monsanto est en chute libre, après deux condamnations retentissantes de Monsanto aux Etats-Unis pour des cas cancers. Plus de 11000 autres procès sont attendus. Les risques judiciaires ont été sous-estimés, selon les actionnaires. Pesticides et cancer : zizanie chez Bayer après les condamnations de Monsanto ¤¤ Côté à 90 milliards d'euros avant l'acquisition de Monsanto l'an dernier, le groupe Bayer a perdu un tiers de sa valeur soit un peu plus de 30 milliards d'euros. Pesticides et cancer : zizanie chez Bayer après les condamnations de Monsanto Pesticides : les dangers pour la santé et l'environnement OK
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L'Assemblée générale de Bayer qui s'est tenue le 26 avril 2019 en Allemagne a été houleuse. La chute de la valeur en bourse a enflammé les actionnaires. Côté à 90 milliards d'euros avant l'acquisition de Monsanto l'an dernier, le groupe Bayer a perdu un tiers de sa valeur soit un peu plus de 30 milliards d'euros. Un résultat qui fait d'autant plus grincer des dents les actionnaires que la firme allemande a payé Monsanto au prix fort, soit 66 milliards de dollars.

Cette dégringolade boursière fait suite à deux procès retentissants aux Etats-Unis, intentés par des utilisateurs de Roundup atteints de cancer. La justice a estimé qu'il existait un lien entre les maladies déclarées et les produits de Monsanto utilisés. Elle a condamné la firme à verser des dommages et intérêts élevés : 289 millions de dollars au jardinier Dewayne Jonhson en août 2018 et 80 millions de dollars à Edwin Hardeman en mars 2019. Ces deux procès ne sont que les deux premiers d'une longue série : plus de 11 000 procédures sont lancées aux Etats-Unis.

En France, la justice a reconnu pour la troisième fois en avril que l'agriculteur Paul François a développé d'une maladie invalidante après avoir utilisé un produit de Monsanto en 2004. Paul François demande maintenant réparation. Son procès augure de ceux qui pourraient suivre en Europe également.

Les actionnaires reprochent à Werner Baumann une sous-estimation de ces risques judiciaires. 55% d'entre eux ont voté contre les " actions du directoire ".

La justice a indirectement modifié la valeur de l'entreprise en chiffrant les effets des produits sur la santé dont les coûts sont externalisés dans le modèle économique actuel. Autre crime non intégré : celui d'" écocide ", le crime commis contre l'environnement et la nature en général. On estime par exemple le coût de la seule disparition des abeilles à 153 milliards d'euros par an. La dépollution des eaux riches en nitrates et pesticides coûteraient 54 milliards d'euros*. Si l'écocide était reconnu, des entreprises pourraient également être jugées et condamnées. L'exemple de Monsanto démontre que la valeur boursière serait plus réaliste en intégrant les effets sur la santé et sur la nature.

Anne-Françoise Roger

* Etudes et documents n° 52, Septembre 2011, Commissariat général au développement durable, service de l'économie, de l'évaluation et de l'intégration du développement durable.


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