Years and Years // Saison 1. Episode 1. Pilot.
J’ai toujours été fasciné par la dystopie, surtout quand elle touche un futur très proche. C’est le cas de Years and Years qui imagine de quoi le futur sera fait dans le monde et en Grande Bretagne : la mort d’Elizabeth II, le couronnement de Charles III, la mort d’Angela Merkel, la réélection de Donald Trump, le Brexit, la montée en puissance d’un parti politique radical au Royaume Uni (emmené par une Emma Thompson aussi effrayante que fascinante), les premiers robots domestiques, une guerre civil avec la Russie sur le territoire ukrainien amenant des milliers de migrants sur les terres de Grande Bretagne, etc. Sur le papier et à l’écran, tout ce que Russell T. Davies nous propose peut se dérouler. Mais avec l’aplomb que le scénariste a et le réalisme de l’ensemble, cela peut rapidement devenir effrayant (mais aussi terriblement fascinant). En prenant pour point de vue une famille britannique, Years and Years nous plonge alors dans un monde assez classique et au travers d’un montage brillant nous raconte les évolutions qu’il y a eu en cinq ans dans ce monde. La pire de toute ? Donald Trump, alors sur la fin de son second mandat, décide de lancer une ogive nucléaire sur une île chinoise, menant le monde dans une Troisième Guerre Mondiale. Tout cela se déroule dans les dernières minutes de l’épisode alors que le reste prend le temps de nous présenter la famille Lyons.
La vie des Lyons, une famille de Manchester, racontée sur 15 ans alors que la Grande-Bretagne se retire de l'Europe et qu'un nouveau monde émerge. Vivienne Rook, une célébrité rebelle devenue une femme politique majeure, divise l'opinion par ses prises de position controversées. Son arrivée au pouvoir va bouleverser le pays et bien au-delà...
Avec une galerie de personnages tous plus intéressants les uns que les autres, Years and Years parvient à rapidement nous agripper au récit et à donner envie de voir la suite. Notamment l’histoire de Viktor et Daniel Lyons. Cette histoire d’amour gay entre un réfugié ukrainien et un britannique est touchante et symbolise aussi parfaitement ce que Russell T. Davies sait faire. Il en va de même pour les questions du robot Keith et de sa relation avec les autres membres de la famille qui n’est pas sans faire échos à Real Humans (et dans ses meilleurs retranchements si la série exploite bien le filon), ou encore Bethany qui se dit « trans », pas pour « transgenre » mais pour « transhumaine ». Elle veut que son cerveau soit uploader dans le cloud et vivre éternellement, elle ne veut pas d’une vie dans un corps faire de chair. L’histoire a du mérite et pose pas mal de questions éthiques sur le futur et la façon dont nous disposons de notre corps dans une société en pleine mutation. J’aime bien ce que ce premier épisode soulève pour le futur car il prend quelques peurs que l’on a afin de les inclure dans une série familiale dystopique. Ce premier épisode ressort en tout cas plutôt bien tout ce que j’attendais de la part de cette série, et plus encore sur certains points.
Note : 9/10. En bref, fascinant et effrayant à la fois.