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Killing Eve (Saison 1, 8 épisodes) : quand le chat devient la souris

Publié le 16 mai 2019 par Delromainzika @cabreakingnews

Quand il faut y aller, il faut y aller ! Et c’est ce que j’ai fais avec Killing Eve. Je me souviens du premier épisode, efficace et réussi. Mais je n’ai jamais donné sa chance à la suite de la saison, par oubli simplement. Et avec toutes les bonnes critiques, les récompenses, je me suis dit que ce serait peut-être le temps de se mettre enfin à Killing Eve. Créée par Phoebe Waller-Bridge, Killing Eve mélange l’espionnage et un brin d’humour noir bienvenu, cassant souvent les codes du genre pour mieux nous divertir. Mais ce n’est pas tout car si la série s’avère assez intelligente dans sa façon de traiter le monde de l’espionnage, elle installe aussi par mal d’intrigues différentes, dans des lieux différents, rendent le tout efficace. Adaptée du roman Codename Villanelle (écrit par Luke Jennings), Killing Eve répond à toutes les cases que l’on pourrait cocher dans le registre de l’espionnage avec pour le coup des personnages féminins en guise de héros. D’un côté nous avons Eve Polastri, une gratte papier du MI5 passionnée de psychologie criminelle. Sauf qu’elle va rapidement se retrouver au MI6 après avoir creusé les liens entre plusieurs affaires de meurtres dans toute l’Europe. De l’autre nous avons donc une femme, un brin ado sur les bords, mais terriblement fatale, appelée Villanelle par ceux qui l’ont engagée.

Si par moment on pourrait croire que la série va jouer la traque de Villanelle par Eve, c’est souvent l’inverse qui se passe, créant aussi une façon de casser des codes prédéfini par la série d’espionnage pour mieux s’en amuser. Car au delà de l’action plutôt efficace que la série met en scène durant toute cette première saison, c’est l’humour noir qui lui colle à la peau qui rend le tout terriblement efficace. Je ne m’attendais pas nécessairement à ce que cela évolue de cette façon, mais je suis heureux de voir que les scénaristes savent très bien s’y prendre. On pourrait alors imaginer dans tous ces délires souvent amusants. La scène de repas entre Eve et Villanelle chez Eve est assez cocasse et permet aussi à la série de démontrer qu’elle assume justement ce côté légèrement comique qu’elle arbore rapidement. Si l’aventure est assez classique et ne cherche pas à révolutionner le genre, et que quelques longueurs peuvent se faire ressentir au creux de la saison, l’ensemble s’avère terriblement efficace avec son lot de twists et de surprises qui permettent justement de rester accrochés jusqu’au bout.

Il faut dire que les changements de décor réguliers permettent aussi de ne pas s’ennuyer et à la série de ne pas trop tourner en rond. Avec le talent de Sandra Oh (Grey’s Anatomy) et Jodie Comer (récompensée aux BAFTA pour sa prestation de Villanelle il y a peu), Killing Eve sort du lot et change un peu de toutes les séries que l’on a pour habitude de voir. De plus, le grand fan de séries d’espionnage que je suis est pleinement comblé ici. Les retournements de situation ne sont pas toujours les plus surprenants du monde mais avec quelques tours de passe-passe narratifs Killing Eve sait comment nous amuser. En effet, étant donné que le jeu du chat et de la souris n’a de cesse de changer de main, on ne sait plus nécessairement où donner de la tête et les deux héroïnes, dont l’une est sensée être la vilaine, parviennent à devenir attachantes. Les femmes dépeintes ici sont complexes et apportent toutes deux quelque chose en plus au récit, casse aussi un peu la masculinité qu’il y a souvent dans ce genre de séries. Sans parler de la relation souvent ambiguë entre les deux femmes, donnant quelque chose de crypto-lesbien assez fascinant.

Note : 8/10. En bref, sans jamais mettre de côté les personnages savoureusement développés par le récit, Killing Eve oscille entre humour noir et aventure d’espionnage.


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