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Chère Marie Nimier, je vais vous faire une confidence…

Publié le 18 mai 2019 par Gezale

Chère Marie Nimier, je vais vous faire une confidence…

Marie Nimier en pleine lecture. ©JCH

Sous une grande affiche « les Lovériennes qui lisent sont dangereuses » (1) une vingtaine d’entre elles — de Louviers ou d’ailleurs — parmi lesquelles…deux hommes égarés mais ravis, se sont retrouvées vendredi soir à la librairie « Quai des mots » en présence de Marie Nimier, écrivaine. 
Mercredi c’était « la Grande librairie » de François Busnel et les studios de télévision parisiens, à Louviers il s’agissait pour elle d’un rendez-vous dans une « petite » librairie sans que ce mot soit en rien péjoratif. Nous avons besoin de ces libraires érudits, de leurs avis et de leurs conseils. Quand, en plus, ils prennent de bonnes initiatives moins tapageuses et moins racoleuses que dans certains hypermarchés de la culture, on aurait tort de se priver d’elles.
Marie Nimier (2) a élaboré un projet foutraque pour le moins original. Elle a donné rendez-vous à ceux et celles qui, un jour, ont souhaité lui faire des confidences avec l’assurance d’un anonymat durable et d’une distanciation assumée. S’appuyant sur du vécu, elle joue son rôle d’écrivaine y mettant tout son talent. Des dizaines de personnes ont ainsi dévoilé un souvenir, une colère, une douleur, un viol ( !) un plaisir aussi, que l’écrivaine a transposé à sa sauce imaginaire. Une sauce poétique, stylée, pleine d’émotion et d’humour. J’avais, je l'avoue, de Marie Nimier, l’image d’une personne distante. Elle l’est, sans doute, par timidité ou élégance. Vendredi, j’ai vu une femme assurée dont le verbe porte haut. Bonus, elle se tient à l’écoute attentive des différentes lectures (par d’autres) de textes écrits par elle qu’elle a de son propre aveu redécouverts. C’est aussi cela le miracle de l’écriture. Les mots ont leur propre vie. A voix haute, ils suscitent un rapport charnel avec le lecteur lui-même transporté dans ses souvenirs imagés. Je vais vous faire une confidence : ce fut un beau moment, doux et tranquille.
(1) D’après le livre de Laure Adler (éditions Flammarion) « Les femmes qui lisent sont dangereuses ».
(2) Babelio écrit : « Dans un appartement vide, meublé de deux chaises, une table et un immense philodendron, Marie recueille, les yeux bandés, des confidences. Les candidats se sont inscrits anonymement. Ils prennent place sur la chaise libre et racontent ce qu'ils ont choisi de partager, souvent pour la première fois. Remords, regrets, culpabilité, mais aussi désirs, rêves, fantasmes se dévoilent ; les confidences se succèdent, toujours plus troublantes.» Livre édité chez Gallimard

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