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Elections européennes du 26 mai 2019 : sanctionner les listes europhiles, un devoir républicain !

Publié le 19 mai 2019 par Albert @albertRicchi
26 mai 2019Les élections au parlement européen du 26 mai prochain vont se dérouler en plein mouvement des Gilets jaunes qui entre dans son septième mois de mobilisation.
Ce n’est pas si souvent que la souveraineté populaire est sollicitée à un tel moment dans le cadre de l’Union européenne, d'où l'importance du résultat de ces élections comme signal apporté à Emmanuel Macron et aux autres dirigeants européens qui prônent le respect de l’économie ouverte de marché à laquelle tout est subordonné… 

Comparé aux autres institutions de l’Union européenne (Conseil, Commission, Cour de Justice, Banque centrale), le Parlement européen est celle qui a le moins de pouvoirs. Il est écarté de domaines très importants comme les politiques monétaire, économique, étrangère et de sécurité commune.

Il n’est qu’un rouage d’un système fonctionnant avec des traités dont l’inspiration ultra- libérale est connue. Ainsi, par exemple, le Parlement ne pourra jamais remettre en cause le dogme de la « concurrence libre et non faussée » et devra mener son action à l’intérieur de ce concept. Ces vérités élémentaires démoralisent les électeurs et pousse les partis favorables aux traités européens à en masquer les contenus précis pour mieux enjoliver la réalité.
Cette question est tout à fait fondamentale et n’est pas sans conséquences sur la forte abstention que l’on constate traditionnellement lors de ces élections.
Certes, le parlement européen a vu ses maigres pouvoirs légèrement renforcés ces dernières années mais c’est la Commission qui conserve le monopole de l’initiative législative. Elle est seule habilitée à proposer des projets de règlement ou de directive. Par exemple, si le Parlement européen voulait majoritairement proposer un texte législatif pour prendre des mesures protectionnistes universalistes, inspirées de la Charte de La Havane, il ne le pourrait pas.
La procédure dite de « codécision » existe bien et a mis sur un pied d’égalité le Conseil et le Parlement dans certains domaines mais en cas de désaccord sur un texte, il n’est pas adopté. Si quelques succès ont été observés (que l’on peut compter sur les doigts d’une seule main…) comme le l’interdiction de la pêche électrique, il faut dire que cela résulte surtout de la mobilisation des citoyens au niveau européen.
Sanctionner les responsables de la crise économique et socialeOn a tendance quelquefois à oublier que tous les partis politiques qui ont gouverné la France ces dernières années (Les Républicains, le PS ou aujourd’hui LREM) ont une responsabilité particulière dans la crise du capitalisme néolibéral. Ils soutiennent les politiques de l’Union européenne et les traités européens de Maastricht à Lisbonne, impulsant par là-même les politiques gouvernementales de libéralisation.On se souvient que c’est Jacques Delors, président de la Commission européenne de 1985 à 1995, qui a conçu notamment l’acte unique européen et le traité de Maastricht.Et si aujourd'hui Emmanuel Macron fait de beaux discours avec une tonalité quelquefois critique envers l'UE et la nécessaire lutte contre les délocalisations, il fait un grand écart permanent dans de nombreux domaines :
  • Emmanuel Macron a enfermé la France dans différents traités alors que seuls un euro moins surévalué et un réel protectionnisme européen associés à des investissements massifs dans l’économie productive et verte seraient de nature à éviter à la France une débâcle industrielle.
  • Le fameux « traité simplifié » censé réconcilier le Oui et le Non de 2005 supprime le droit de veto de la France sur les négociations commerciales à l’OMC mais, avec le culot qui le caractérise, le Président de la République promet aux agriculteurs français qu’il mettra son droit de veto à tout accord commercial dangereux pour eux, ce qui n’est pas le cas notamment des traités commerciaux avec le Canada ou l’Amérique du Sud !
  • Sur la Turquie, il est tout aussi incohérent. 8 chapitres de négociations ont été ouverts par Bruxelles mais il ne parle plus de référendum obligatoire qui avait été constitutionnalisé par Jacques Chirac pour éviter un mariage forcé.
  • etc.
En affirmant que pour « réorienter l’Europe », il faut d’abord envoyer au Parlement de Strasbourg une majorité de députés LREM, il se moque des électeurs à un double titre : d'abord pour les raisons indiquées précédemment sur les faibles pouvoirs du parlement mais également à cause de ce qui s’est produit par le passé. En effet, à chaque élection européenne, c'est toujours la même litanie de la part des partis europhiles : « il faut que l’Europe change…, il faudrait une Europe plus sociale…, il faudrait une harmonisation fiscale…, il faudrait lutter contre les paradis fiscaux…, etc...» mais au bout du compte, rien de fondamental ne change. 

Le 26 mai prochain, c’est la première fois que les Français auront la possibilité de s’exprimer après l'élection présidentielle de 2017. Vont-ils se taire, comme si personne n’était responsable de rien ? Comme s’il n’y avait pas de coupables ? Comme s’il n’y avait pas de solutions ?C’est assurément une occasion à ne pas manquer pour tous les vrais républicains de voter en faveur des listes qui n’ont aucune responsabilité dans le système de Bruxelles et qui préconisent d’autres solutions que celles de l’ultra-libéralisme. A cet égard, il sera intéressant de savoir dans quelle proportion les électeurs voteront pour les listes eurosceptiques ou celles qui prônent un Frexit pur et simple…

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