De Matmatah, je retiens l'ambiance des bals populaires insulaires (ceux qui savent comprendront), où l'on danse en se tenant par le petit doigt en braillant les paroles des Moutons ou celles de l'Apologie. Un pétard ou un Ricard... On n'était pas toujours très clairs. Entre morceaux de musette ou de tubes de l'été aux chorégraphies aussi improbables que détestables. J'avais un peu mis de côté ces rocker Bretons, même si ces mots "Mets la ouache Fañch!" résonnent encore. Et que je les réécoute à fond, de préférence seul en voiture, à la limite de l'excès de vitesse. Et pas uniquement entre Best et Carhaix... Plus crédibles que Manau quand même, surtout, quand tu as réécouté la version de Tri Martolod par Alan Stivell. Nom d'un kouign amann! Pas aussi décapants que les Ramoneurs de Menhirs quand même.
Rock, grosses guitares, gros son. Bref résumé de l'album live "You're here, now what?" qui sort en fin de semaine, captation d'un concert donné à Nantes en 2017. Qualité France, bien produit, bien rock. Hors du temps. Les jeunes écoutent du areunbi, du hip hop autotuné. Viré-je vieux con? Je me réfugierai derrière la formule "A chacun son sale goût" pour ne pas porter de jugement péremptoire sur la musique qui plait et qui se vend par palettes ou par gigaoctets...
Le rock en France a toujours eu du mal à se positionner. Il a son public. Ses artistes culte. Ses chapelles. Qui ne se fréquentent pas trop.
Mais Matmatah dans tout ça? Un premier album, pierre angulaire. Une carrière. Un hiatus. Un retour. Et le plaisir de redécouvrir un groupe puissant.
Matmatah "You're here, now what" - dans les bacs et sur les plateformes de streaming le 24 mai 2019