"Vous dites que les subventions ont baissé, mais vous avez engagé un certain nombre de travaux" lançait une saint-Marcellinoise aux élus, évoquant son incompréhension face aux travaux réalisés dans les écoles, la rénovation de l'accueil de l'Hôtel de Ville ou encore la réfection du parking du Champ de Mars. "Depuis mars 2014 en DGF cumulé, la ville a perdu 2 380 000 €, ce qui n'est pas sans effet. De nombreux maires ont utilisé la baisse de dotation pour augmenter les impôts locaux, nous ne l'avons pas fait" lui répondait-on, pour ensuite citer des taux communaux inchangés depuis 22 ans, et ultérieurement la réorganisation municipale : "Il y a 5 ans entre le ville et le CCAS nous étions 250 agents soit 172 équivalents temps pleins, aujourd'hui 194 agents pour 158 équivalents temps pleins". Un argumentaire soigneusement préparé, comme annonciateur de la campagne municipale à venir. Dans la même lignée, l'assemblée interrogeait la municipalité sur une résidence d'architecte récemment inaugurée et divers travaux de voirie effectués dans la ville. Imen Aloui, adjointe en charge de l'éducation et de la famille, revenait quant à elle sur les écoles, soulignant que les travaux réalisés (un budget de 800 000 € étalé sur plusieurs années) n'étaient autres que de la réhabilitation, "pas du luxe". Les Gilets Jaunes étaient présents, bien présents lors de ce débat local, et c'est sans surprise qu'ils ont fait part de leur revendication première : le "référendum local", qui permettrait au corps électoral de se substituer au conseil municipal pour prendre une décision sur une affaire communale (validité conditionnée par un niveau suffisant de participation des électeurs). L'évocation du dispositif n'a pas laissé le maire de marbre, ce dernier ayant tenu à s'exprimer sur les difficultés rencontrées pour intéresser les citoyens à la vie locale, le nombre de chaises restées vides illustrant aisément le propos. "Nous avons essayé plein de fois de faire des réunions auxquelles les gens viennent ou pas. S'ils viennent c'est qu'ils ont un intérêt particulier. Ils viennent car il sont contre, et c'est le jeu. Mais est-ce qu'on ne pourrait pas tous ensemble essayer de dégager des grandes idées pour notre ville sur lesquelles tout le monde serait d'accord ?". La demande laissait pensif et c'est avec une lassitude mêlée de colère qu'il ajoutait : "Je veux que vous mesuriez la difficulté d'associer tout le monde tout le temps. Quand je lis sur les réseaux sociaux qu'il fallait associer les gens aux choix des pots de fleurs, je me demande où commercer et où finir". Arguant que l'intérêt personnel prime toujours sur l'intérêt collectif, qu'on ne peut se projeter sans "sortir de l'immédiateté qui est insignifiante" et que trop peu de personnes se déplacent pour voter, l'élu balayait le référendum d'un revers de la main. Une désillusion pour les Gilets jaunes qui se déclaraient en fin de soirée désappointés par la faible participation des saint-Marcellinois au débat local. Manque de communication ou simple désintérêt pour la vie citoyenne ? Ils l'ont citée une fois, deux fois, dix fois et le message est clairement passé : les Gilets Jaunes souhaitent une "maison des citoyens". "Nous voudrions un local pour faire des réunions, pourvoir assurer l'éducation citoyenne populaire" expliquaient-ils. En guise de réponse la majorité citait "La Fabrik", un espace d'animation à l'aide sociale créé dans l'esprit d'une maison, "où chacun vient avec ses compétences, son savoir-faire dans la notion de partage". On apprenait par la même occasion qu'un projet était en cours (la Fabrik devant à terme évoluer en centre social), visant à exploiter des locaux qui seraient à terme mis à la disposition des habitants. Les contestataires en jaunes citait également en exemple le Conseil Municipal Jeunes instauré à Saint-Marcellin de longue date, destiné à responsabiliser des collégiens en les rendant acteurs de leur ville. Cette instance se voit allouer un budget annuel de 10 000 € en fonctionnement et 5 000 € en investissements. Le cri du cœur final revenait à un représentant des Gilets Jaunes qui insistait sur la nécessité d'aller sensibiliser les jeunes dans les écoles, dès le plus jeune âge. "On a perdu le sens de la citoyenneté" concluait-il couvrant du regard cette salle tristement vide. Deux ans plus tard, ils ont remis cela! Haro sur les abstentionnistes! Haro sur le Rassemblement national! Mais derrière ces mouvements, quels qu’ils soient, il y a des hommes et des femmes qui; pour la majorité, ne s’y retrouvent plus et qui à leur...
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