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Critique Ciné : Sibyl (2019)

Publié le 28 mai 2019 par Delromainzika @cabreakingnews

Sibyl // De Justine Triet. Avec Virginie Efira, Adèle Exarchopoulos et Gaspard Ulliel.


Présenté en compétition au Festival de Cannes 2019, Sibyl aurait pu être un film brillant. Mais il ne l’est pas. L’une des plus belles réussites de Sibyl c’est Virginie Efira. Il y a quelque chose de magnétique chez elle de manière générale qui se fait ressentir de façon encore plus importante dans ce film. Le comportement auto-destructeur de son personnage qui va la conduire à replonger dans ses travers m’a fasciné et l’actrice brille par sa façon de donner corps à un personnage qui a quelque chose à raconter. Mais rapidement, le scénario décousu faisant sans cesse des aller-retour dans le passé et le présent, perd le spectateur dans une mélasse pas toujours digeste de scènes plus ou moins intéressantes. Justine Triet, à qui l’on doit le très sympathique La Bataille de Solférino, a énormément de mal à trouver le ton juste pour équilibrer son récit qui égare rapidement son spectateur. En effet, il est difficile de s’accrocher par moment à la chronologie des évènements et une fois le film terminé, on ne sait pas forcément où chaque scène doit venir se caler avec une autre ce qui donne un sentiment bâclé. Justine Triet tient pourtant ici une histoire passionnante, celle d’une femme au bord du gouffre qui tente de se convaincre que tout va bien alors qu’au fond, tout va de mal en pis.

Sibyl est une romancière reconvertie en psychanalyste. Rattrapée par le désir d'écrire, elle décide de quitter la plupart de ses patients. Alors qu'elle cherche l'inspiration, Margot, une jeune actrice en détresse, la supplie de la recevoir. En plein tournage, elle est enceinte de l'acteur principal… qui est en couple avec la réalisatrice du film. Tandis qu'elle lui expose son dilemme passionnel, Sibyl, fascinée, l’enregistre secrètement. La parole de sa patiente nourrit son roman et la replonge dans le tourbillon de son passé. Quand Margot implore Sibyl de la rejoindre à Stromboli pour la fin du tournage, tout s'accélère à une allure vertigineuse…

Et puis il y a Virginie Efira, qui vient alors nous éblouir de son talent. Cela fait un bout de temps que je ne l’avais pas vu au cinéma et je dois avouer qu’elle m’avait manqué. Ici bien loin des rom-com française répétitive, elle trouve un rôle qui lui permet d’explorer d’autres parties de son talent. Et quel talent ! Sans elle, je pense que je serais parti rapidement de la séance tant le labyrinthe narratif n’a strictement aucun intérêt. C’est donc pour voir cette femme se détruire que l’on a envie d’aller au bout. Mais encore une fois, Sibyl échoue à faire d’autres choses comme créer de l’émotion. Alors qu’à certains moments le film pourrait le faire, il reste glacé et stoïque, sans réellement chercher à puiser chez le spectateur quelque chose. C’est comme si entre le film et nous un fossé s’était creuser au fur et à mesure pour au final, ne laisser aucune impression à la fin. Les décors quant à eux sont intéressants, notamment d’aller tourner à Stromboli, sur ce volcan encore en activité. C’est beau. Mais c’est presque trop court et pas suffisamment mis en valeur (bien que le coeur de Sibyl ce soit Sibyl et pas le décorum qui l’entoure). Finalement, je n’ai pas été aussi emballé que je n’aurais aimé l’être bien que globalement Sibyl ne soit pas non plus une tare, mais pas le film attendu.

Note : 4.5/10. En bref, Virginie Efira sauve Sibyl, mais le film n’arrive pas à suivre son talent.


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