L’EGE a décidé de consacrer un certain nombre de travaux à la problématique de l’encerclement cognitif. Au début des années 90, l’équipe d’Intelco/DCI avait déjà abordé la question à partir du concept anglo-saxon de social learning. Le rapport que nous livre aujourd’hui une formation executive, la MSIE 30, est une avancée importante pour identifier les nouvelles méthodes d’occupation du terrain par la connaissance. Les auteurs sont : Corinne Petitprez, Gildas Guillerm, Charline Clerget, Karim Alibey, Abdeladim Abderrahmane.
Lire le PDF : LaresiliencefondationRockfeller
« Le camouflage des dispositifs offensifs de renseignement ouvert est une des clés fondamentales des affrontements économiques actuels. En amont, on trouve des noyaux de décideurs privés et publics qui combinent l’approche pluridisciplinaire et duale. La base de leur relation repose sur l’échange rapide d’informations et de renseignements afin de les transformer en éléments opérationnels utilisables par les acteurs de l’aval c’est-à-dire les hommes qui œuvrent sur le terrain (banques, cabinets de conseil, directions générales, hauts fonctionnaires). Le camouflage ne s’arrête pas à la dissimulation de l’arborescence des réseaux d’information mais porte aussi sur la manière de contourner les obstacles pour pénétrer les marchés étrangers. Dans cette optique, le social learning a servi de prétexte à l’émergence d’organisations d’intelligence économique virtuelles sans centre, à la charnière entre les institutions publiques et privées, civiles et militaires, qui ont ciblé les marchés émergents par des opérations combinées, immatérielles et physiques[1]. L’humanisme devint ainsi un sésame bien commode pour envelopper les objectifs (les marchés émergents), en s’emparant de positions de contrôle à des niveaux intermédiaires de prise de décision et en investissant en permanence de manière offensive sur les ressources humaines. Cette capacité de dissimulation du sens réel de la manœuvre est d’autant plus subtile qu’il est difficile d’en démontrer l’existence. Toute investigation sur un tel sujet d’étude implique d’y consacrer beaucoup de temps et de moyens sans aucune garantie de succès par absence de preuves. S’il est possible de suivre le cheminement d’une opération de social learning, il est en revanche très difficile de fournir les preuves recevables de son existence. Tout raisonnement par déduction conduit généralement à être taxé de théoricien du complot. »
Christian Harbulot
extrait de « L’art de guerre économique », Paris, Va éditions, 2018.
[1] Prof. Shlapentokh, « Privatization and illegalization of social and political life », The Washington Quaterly, 1995.
L’article Une stratégie de social learning : les 100 villes résilientes de la fondation Rockefeller est apparu en premier sur Infoguerre.