Le premier épisode de What/If était efficace, comme un retour dans le temps. A la fois à l’époque de Proposition Indécente, le film dont s’est clairement inspiré Mike Kelley, mais également Revenge avec son lot d’intrigues qui ne sont pas sans faire échos à la série de ABC. Chaque saison racontera une histoire différente, ce qui laisse donc à Mike Kelley l’occasion de pouvoir effacer une bonne partie des erreurs qu’il a commis dans cette première saison. Au début, l’aventure What/If est suffisamment fun puis rapidement elle devient épouvantable. Car la série noie ses intrigues dans une eau de boudin pas toujours très digeste. Peut-être que l’erreur finalement est d’avoir voulu raconter l’histoire d’autant de personnages en simultané, tout en imaginant que l’on allait pouvoir s’attacher à tout le monde. Mais non. Je dois cependant souligner que Renée Zellwegger est parfaite sous les traits d’Anne Montgommery. Si parfois elle en fait des caisses et que le tout apparaît alors comme ultra surréaliste, cela fonctionne malgré tout correctement. La série s’amuse à jouer avec les personnages en choisissant des questions philosophiques autour de choix difficiles mais sensés être nécessaire pour la survie de chacun d’eux : Marcos et Lionel vont se mettre d’accord sur le fait d’ajouter un troisième participant à leurs ébats sexuels, Angela trompe son mari Todd avec son chef de chirurgie arrogant (incarné par un Dave Annable qui a vraiment du mal à nous donner envie de suivre son histoire).
Chacune de ses intrigues n’a finalement aucun intérêt et devient aussi rapidement ennuyeuse. Car si l’idée de départ n’est pas mauvaise, elle n’apporte rien à l’histoire de la saison. On se retrouve alors trimbalés entre scènes de défoncé sous champignons hallucinogènes (il faudrait peut-être apprendre à Mike Kelley que les drogues de nos jours sont différentes et bien meilleures), de kidnapping ridicule pour jouer sur l’amour de l’une vers son mari et vice-versa, sans parler de Lisa et Sean dont l’histoire d’amour part rapidement en sucette à cause de la proposition d’Anne. Si au départ on a envie de savoir ce que Sean a dû faire pour Anne, une fois passé la première partie de la saison, cela devient le cadet de nos soucis. Aussi car le scénario ne fonctionne pas vraiment et que tout semble bel et bien repris d’un « mauvais film des années 90 » (c’est Lisa qui le dit dans le premier épisode). Pour pimenter un peu le tout, les parents de Lisa sont morts à cause de l’un de ses amis qui faisait joujou avec des allumettes, et toutes les intrigues de la saison ressemblent finalement à ces facilités narratives pas toujours faciles à digérer. Ce que What/If ne réussit pas non plus c’est faire quelque chose de Anne. Disons que dans sa précédente série, Revenge, Mike Kelley faisait faire des choses à Emily Thorne son héroïne, ce qui rendait finalement ses moments en voix off intéressants.
Ici, Anne passe plus son temps à discuter qu’à entreprendre quelque chose, ce qui fait alors baisser son intérêt très rapidement. Une fois que la magie de départ n’opère plus, What/If tombe alors dans des excès narratifs en tout genre, dans du soap bas de gamme mais qui sait tout de même aussi surprendre par moment. Bien que la première saison de What/If ne soit donc pas d’une grande réussite, elle a tout de même eu le mérite de nous offrir de bons moments et un casting principal suffisamment solide pour maintenir mon intérêt jusqu’au bout. Les dialogues des personnages secondaires sont souvent rudimentaires, ce qui ne permet pas vraiment d’apprécier le tout à sa juste valeur mais au fond, on ne sait pas vraiment ce que le créateur voulait nous raconter avec What/If au delà de son concept de départ. Si cette première saison teste donc un concept, celui mettant en scène des gens bien qui font des choses mal, alors une saison 2 pourrait peut-être rectifier le tir avec une intrigue bien plus percutante et passionnante. Mais seulement « If »… Mike Kelley apprend de ses erreurs.
Note : 4.5/10. En bref, pas le soap jouissif attendu qui devient rapidement ennuyeux par défaut. Dommage.