Le président américain va imposer des droits de douane au Mexique pour le forcer à jouer le rôle de garde-frontière.
Alors qu’il va annoncer sa candidature à l’élection présidentielle de 2020 le 18 juin, Donald Trump reprend d’ores et déjà son refrain anti-immigrés. Dans sa ligne de mire cette semaine : le Mexique. Vendredi, le locataire de la Maison-Blanche a proposé un deal au président Andres Manuel Lopez Obrador. Soit le Mexique se fait garant des intérêts de Washington en luttant contre l’immigration illégale – comme l’Union européenne le demande aux pays du sud de la Méditerranée –, soit il ne respectera pas les accords commerciaux en vigueur et les produits mexicains seront surtaxés. « Mexico doit reprendre le contrôle de son pays aux mains des barons de la drogue et des cartels. Les droits de douane vont arrêter les drogues aussi bien que les clandestins ! » a assené Donald Trump.
Plus de 60 milliards de dollars de produits chinois surtaxés
Dès le 10 juin, les produits mexicains pourraient subir un droit de douane de 5 %, puis de 10 % le mois suivant, jusqu’à être portés à 25 % en octobre. Un coup dur pour le premier partenaire commercial des États-Unis, dont 30 % du produit intérieur brut dépendent des exportations.
L’offensive de Trump se joue sur tous les fronts. La guerre commerciale entamée avec la Chine est lourde de menaces sur l’économie mondiale ; les milieux d’affaires s’inquiètent, en témoigne une baisse des Bourses mondiales. Depuis samedi, ce sont pas moins de 60 milliards de dollars de produits chinois qui sont surtaxés à l’importation. Pékin a rétorqué dès ce week-end en menaçant Washington d’un embargo sur ses exportations de terres rares, et d’imposer des droits de douane sur les importations américaines. La rhétorique de Trump n’est pas qu’économique, elle est volontiers guerrière. Alors que les États-Unis déploient une activité de leur flotte sans précédent en Asie du Sud-Est, le chef du Pentagone, Patrick Shanahan, a, depuis une rencontre à Singapour, demandé ce week-end à Pékin de ne plus « éroder la souveraineté » des autres pays de la région.
Washington a adressé un ultimatum à Bruxelles
Pourtant, en matière d’érosion de souveraineté de ses alliés, Donald Trump se comporte en champion. Selon El Pais, Washington a adressé un ultimatum à Bruxelles, alors que les pays de l’Union européenne ont décidé d’investir dans de nouveaux programmes de recherche dans le secteur de l’armement au travers d’un Fonds européen de défense doté de 13 milliards d’euros. Washington menacerait, d’après les informations du quotidien El Pais, de ne plus porter assistance aux pays européens membres de l’Otan si ces derniers n’ouvrent pas leurs marchés d’achat d’armes aux firmes états-uniennes. Un message qui pourrait être entendu 5 sur 5 par les pays les plus atlantistes du Vieux Continent.
Gaël De Santis
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