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Critique Ciné : Une part d'Ombre (2019)

Publié le 11 juin 2019 par Delromainzika @cabreakingnews

Une Part d’Ombre // De Samuel Tilman. Avec Fabrizio Rongione, Natacha Régnier et Baptiste Lalieu.


Plutôt que de reprendre la mécanique bien huilée du thriller classique où le but est de savoir qui est le coupable, Une Part d’Ombre choisit de prendre le contre pied et de poser une question totalement différente : est-ce que David est coupable ou non ? Samuel Tilman parvient alors à nous faire voyager dans l’esprit de ses personnages qui se posent des questions sur David et qui commencent aussi à se faire à l’idée qu’il ait pu commettre l’irréparable. Grâce à un scénario bien ficelé, le film se suit avec une certaine tension qui nous habite du début à la fin, en même temps que le doute. Car l’on ne sait pas si David est coupable ou non alors que d’un autre côté, il semble convaincant quand il dit qu’il ne l’a pas tué. En jouant avec nous, le cinéaste parvient à proposer quelque chose de différent, grandement aidé par son héros incarné par un Fabrizio Rongione excellent. Ce dernier joue très bien l’ambiguïté, ce qui permet au spectateur de douter de l’innocence du héros. Dans le genre polar psychologique, je dois avouer que Une Part d’Ombre est une belle surprise à laquelle je ne m’attendais pas du tout, qui surprend par sa façon d’exacerber la psychologie de ses personnages pour induire le doute dans l’esprit du spectateur.

David est un père de famille comblé : une femme qu'il aime, deux enfants adorables, une bande de potes soudée. Au retour de leurs dernières vacances, David est interrogé par la police dans le cadre d’un meurtre. Rapidement, l’enquête établit qu’il n’est pas irréprochable. Même si son meilleur ami et son avocat le soutiennent, le doute se propage dans son entourage…

Il faut dire aussi que le décor des Vosges est lui aussi très bien choisi. En effet, il ajoute une part d’ombre et de mystère à toute cette affaire qui change encore une fois des décors que l’on a déjà pour habitude de voir dans les fictions françaises. Pour autant, Samuel Tilman ne fait pas de grandes propositions cinématographiques. La mise en scène est assez classique et surtout aidée par un scénario solide et un héros ambigu, le tout dans un décor forestier qui change de ce que l’on a pour habitude de voir (sauf peut-être dans les séries belges). Derrière ce film honnête on se retrouve donc face à de bons moments, parfois un peu moins, mais dans son ambiance générale, Une Part d’Ombre parvient à séduire facilement. C’est donc ici le polar psychologique par excellence auquel je ne m’attendais pas du tout et qui a réussi à me surprendre. Pour un petit film comme celui-ci, on peut au moins dire qu’il cherche à se faire remarquer par d’autres choses qu’une ribambelle de moyens mis dans la mise en scène, les éternelles perquisitions, etc. Non, ici tout est centré sur la psychologie de chacun des personnages et le doute auquel nous pourrions être confrontés dans ce genre de situation.

Note : 6/10. En bref, un petit film sympathique qui change un peu la donne du polar psychologique habituel en se concentrant sur la question de la culpabilité (ou non) d’un homme face à ses amis et sa famille.


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