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Black Mirror (Saison 5, 3 épisodes) : le vrai visage d'un coup de mou

Publié le 12 juin 2019 par Delromainzika @cabreakingnews

Après « Bandersnatch », l’épisode interactif proposé il y a quelques mois par Netflix, Black Mirror revient pour une nouvelle saison. Plus courte cette fois, de seulement trois épisodes. Et malheureusement, même si parfois certains épisodes sont à jeter dans la série, il y a toujours suffisamment de bonnes idées pour équilibrer le tout. Sauf que dans le cas de cette saison, c’est le dernier épisode, avec Miley Cyrus à l’affiche, qui parvient à mes yeux à sauver ce mélange de déjà vu pas toujours digeste.

« Striking Vipers » 5.01
Dans ce premier épisode, la série nous plonge dans une réalité future où les relations virtuelles peuvent être faites. Imaginez que vous êtes dans un jeu vidéo et que vous pouvez baiser avec votre partenaire de jeu ? C’est amusant non ? Si le sujet de cet épisode est un peu plus profond et notamment question de brotherhood, de frustration sexuelle compensée par autre chose, de jeu vidéo (et de l’influence que ceux-ci peuvent parfois avoir sur notre esprit), etc. Sauf que tout cela, j’ai l’impression de l’avoir déjà vu en mieux auparavant dans la série. Ici, il n’est pas vraiment question de pessimisme technologique, dans le sens où il y a un joli happy end à la fin et pas vraiment de morale (si ce n’est celle que l’un est heureux, l’autre non). L’épisode est cependant beaucoup trop long à mes yeux, passant du temps sur des détails qui parfois auraient pu être coupés au montage. Un épisode de 40 minutes aurait suffit (donc cela fait 25 minutes de trop). L’épisode répète son schéma assez souvent, se met en place de façon pourtant intelligente, mais ne parvient pas à aller réellement au delà de tout ça.

Alors que tout cela gâche le plaisir, l’ensemble n’est pas forcément raté de toutes parts mais ce n’est pas pour autant réussi non plus. Il manque à cet épisode une vraie force, comme « San Junipero » car finalement, « Striking Vipers » n’est jamais riche en émotions. C’est peut-être là où justement cet épisode a raté quelque chose, qui pourrait nous donner envie de nous attacher à la relation d’amitié très forte entre ces deux hommes. Dommage d’avoir donné un épisode assez mou et inconsistant, laissant par moment ses personnages vivre dans un scénario creux. C’est sûrement le pire épisode de Black Mirror que j’ai vu depuis un bout de temps. Et pourtant, ils ont réussi à faire pire…

Note : 3/10

« Smithereens » 5.02
Si cela peut faire plaisir de voir Andrew Scott en chauffeur Uber suicidaire et preneur d’otages, il n’en reste pas moins que cet épisode est … complètement raté. Durant plus d’une heure la série tente de montrer à quel point nous sommes accrochés aux réseaux sociaux, jusqu’à regarder son téléphone au volant. « Smithereens » ressemble alors à une sorte de spot pour la sécurité routière (et les jeunes qui se mettent à filmer le tout n’est pas sans rappeler ce spot allemand de la sécurité routière qui pour le coup est bien plus choc que cet épisode raté de Black Mirror). L’épisode se répète alors de façon constante pour au final, ne pas raconter grand chose si ce n’est que la dépendance aux écrans peut tuer au volant. La série va un peu plus loin et parle aussi de déconnection quand le seul but du héros est de joindre le créateur de Smithereens, en pleine séance de méditation sans technologie autour de lui dans un dessert américain. Charlie Brooker a une bonne idée mais rapidement celle-ci tourne au cauchemar. On s’ennuie terriblement et la tension que l’épisode créé au départ, s’essouffle alors dans la seconde partie. Les huis clos c’est bien, mais j’ai l’impression que malgré une bonne idée de base, le créateur de la série ne sait jamais où nous embarquer.

Note : 1/10

« Rachel, Jack and Ashley Too » 5.03
Qui aurait pu croire qu’un épisode avec Miley Cyrus en pop star allait pouvoir sauver cette saison de Black Mirror ? Pas moi, même si je ne doutais pas des talents de l’actrice/popstar. D’ailleurs, elle se débrouille très bien dans ce rôle qui lui va comme un gant afin de discuter de la façon dont l’industrie fabrique des pop star et ne veut pas perdre leurs poules aux oeufs d’or. Notamment quand Ashley veut changer de style musical (quoi de mieux que de faire un parallèle avec Miley Cyrus quand elle est montée sur sa boule de démolition pour casser son image Hannah Montana). Sauf que l’industrie musicale ne veut pas qu’elle change, elle veut la Ashley O qu’elle a toujours eu. Mais au delà de ça, Black Mirror montre aussi la capacité que l’on pourrait avoir dans un futur proche de cloner l’esprit humain dans des intelligences artificielles, ou lire dans le cerveau d’une personne dans le coma (ici afin d’en faire ressortir des chansons). C’est probablement le seul épisode de la saison 5 de Black Mirror qui raconte une vraie histoire avec un début et une fin, des personnages qui évoluent constamment et qui ne sont pas coincés dans des aller-retour narratifs ennuyeux. Pendant une heure je me suis laissé happer par l’histoire, sans jamais avoir envie de décrocher.

Black Mirror parvient aussi ici à rappeler ses forces et ses qualités, notamment dans ce cynisme face à la technologie avec la petite poupée robot Ashley Too qui devient un personnage à part entière et surtout un personnage attachant. Ce n’est pas toujours que la série sait nous attacher à ses intelligences artificielles mais tout cela me fascine.

Note : 6.5/10


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