Pose // Saison 2. Episode 1. Acting Up.
Qui mieux que Pose pouvait rendre hommage à Vogue de Madonna, qui a été inspirée par le groupe de personnes que la série suit ? Personne à part Pose. La série ajoute à tout cela l’engagement croissant de la communauté dans le combat contre le VIH mais également contre l’oppression dont les communauté LGBT est victime en introduisant Act Up New York dans ses intrigues. En guise de premier épisode, Pose ne prend pas le temps de souffler et nous plonge à bras le corps dans des intrigues assez fortes. Je dois avouer que je ne m’attendais pas nécessairement à ce que la série aille dans ce sens mais elle le fait de façon intelligente sans tomber dans les pièges que l’on connait. Nous sommes donc maintenant en 1990, « Vogue » de Madonna enflamme les dancefloor et devient surtout un moyen pour la communauté d’être réellement viable sur MTV. Le clip de Madonna, réalisé par David Fincher, est d’ailleurs plus tard récompensé aux MTV Video Music Awards (mais ça, Pose ne l’a pas encore raconté). Afin d’ajouter un peu de piquant là dedans, la série continue ses longs débats sur l’état de la société face aux LGBT. J’aime bien comment Madonna est représentée au travers de cette chanson, comme une vraie icône de la pop qui soutient la communauté LGBT. Au fond, elle a toujours été quelqu’un qui aime titiller la politique et Vogue fait partie de ses engagements.
Sauf que cet épisode ne s’arrête pas à Vogue de Madonna. C’est aussi l’occasion de nous introduire Act Up New York, cette association qui a toujours fait des actions chocs et qui surtout a été l’une des rares à réellement faire bouger les mentalités. Le sitting pacifique dans l’église est un grand moment de cet épisode, représentant à merveille tout ce que Act Up a pu faire. On a déjà pu voir cela dans les fictions en France notamment avec le film 120 battements par minute (sorti en 2017). Mais tout cela va beaucoup plus loin car si la scène de l’église est importante, c’est l’ouverture de l’épisode qui m’a le plus pris au tripes. Dans ce moment assez court, la série impose un vrai silence avant de faire retentir le générique de la série. Nous sommes sur une île, où l’on enterre les corps des personnes décédées du VIH comme on empilerait les corps de personnes ayant eu la peste. Dans des fosses publiques quoi. J’ai trouvé particulièrement touchant le moment où l’on se retrouve face à toutes ces petites pierres avec des noms, comme des mini pierres tombales qui montrent encore une fois la force de la communauté à l’époque (qui a totalement disparue aujourd’hui).
Quand je regarde ma communauté actuellement, elle est divisée, elle n’est plus soudée face aux problèmes comme cela avait pu être le cas en 1990 ici. Le VIH est forcément un personnage à part entière de Pose et l’épisode choisit encore une fois de l’inclure dans la vie de ses personnages. Notamment en expliquant que Blanca pourra avoir droit à des médicaments pris à des gens riches décédés. Je trouve encore une fois que Pose montre à quel point il y avait un vrai élan de solidarité à l’époque et cela me fend le coeur de voir que de nos jours ce n’est plus le cas. La façon dont Pray Tell s’engage dans Act Up (et va même jusqu’à lyncher Elektra qui n’a rien fait et ne s’est pas montrée à la manifestation) me touche et rend le message encore une fois assez fort. Quoi qu’il en soit, c’était ici une très belle introduction à cette nouvelle saison et Ryan Murphy démontre encore une fois qu’il a bien évolué depuis des années.
Note : 9/10. En bref, magnifique.