Lo Tócho
C’était le surnom d’une personne de Soustons (Landes) qui était toujours en opposition. Il disait « non » à tout, « toujours à l’envers des autres ». Je ne sais rien d’autre sur lui, même pas son nom d’état civil.
Mon père qui en parlait, tenait ces informations de sa grand-mère, Céline Laudouar. Il n’est même pas certain qu’elle l’ait elle-même connu, bien qu’elle soit née en 1847, à La Sonda, une métairie du quartier de Costemale à Soustons. Cela n’a pas empêché le souvenir du Tócho de traverser les années. Son originalité en a fait garder la mémoire. Il est vrai que l’opposition est une posture féconde ; déjà Montaigne l’affirmait : « Comme ce sien mot, que les habitants d’Asie servoient à un seul, pour ne sçavoir prononcer une seule sillabe, qui est Non, donna peut estre la matiere et l’occasion à La Boitie de sa Servitude volontaire. » (I, 26)
Mais peut-être que Lo Tócho né de l’imagination fertile de mon arrière-grand-mère ou de ses descendants, n’a jamais existé, fragilité de la mémoire et des sources orales.
Bernard Traimond