Years and Years // Saison 1. Episode 6. #6.
SEASON FINALE
Sacré Russell T. Davies ! Le dernier épisode de la saison 1 de Years and Years nous emporte dans une véritable philosophie de notre temps, ne serait ce que pour la façon dont le repas de famille au début de l’épisode nous accable. Il parle de la façon dont nos choix ont fabriqué le monde dans lequel nous vivons et il décide de prendre un exemple assez représentatif du problème : les caisses automatiques. Quand Muriel parle de ces caisses, elle dit que l’on a trouvé ça bien de faire ses courses et de ne pas avoir à regarder une jeune femme dans les yeux au moment de payer. Elle a raison, et les dialogues permettent de faire un parallèle intéressant avec l’état du monde dans lequel les Lyons vivent en 2029. Mais ce dernier épisode est parfois décevant, laissant couler tout ce que l’on pouvait imaginer sans créer réellement de vraies surprises. D’ailleurs, plus je repense à cet épisode et plus j’ai l’impression d’avoir vu un épisode de Doctor Who qui aurait été sorti d’une broyeuse à papier. Ce dernier épisode accable les Lyons mais en fait aussi des héros, à chaque fois qu’il peut le faire, sans que cela n’ait vraiment de cohérence par moment. Tout est too-much mais je dois avouer que j’ai passé un bon moment malgré tout, ne serait-ce que pour l’action qui est omniprésente et la synergie qu’il y a entre tous les personnages de la série.
Aidée par Bethany, Edith décide de se rendre à Erstwhile 4 où Viktor est détenu. Tout cela va conduire aussi d’autres Lyons à faire d’autres choses par la suite dans l’épisode, sans que cela ne soit suffisamment logique.
Et l’on retourne aux informations. Au début de l’épisode, Vivian Rook décide de faire fermer la BBC, laissant des milliers de personnes au chômage (tout cela pour imposer encore une fois sa propagande), de combattre la « grippe du singe » et Viv nous délivre aussi un petit discours sur les fameuses fake news, parlant des journalistes comme des ennemis du peuple (cela ne vous rappelle pas le discours d’un certain Donald Trump il y a quelques temps de ça ?). La façon dont Years and Years s’inspire de notre monde pour en faire quelque chose d’apocalyptique ici n’est pas toujours réussi. Disons qu’après 4 épisodes solides, la série a commencé à se dégrader dans son ascension dans l’avant dernier épisode, pas toujours efficace. Avant de conclure son histoire de façon légèrement décevante ici.
Comme une sorte de façon de dire que tout va bien dans le meilleur des mondes, le « I wonder what happens next » d’Edith sur son lit de mort à la fin de l’épisode nous informe qu’en 2030, Vivian est la première Premier Ministre a être arrêtée en exercice (et Edith laisse planer le doute sur le fait qu’au fond, la Viv qui est en prison n’est pas la vraie et que la vraie, que quelqu’un est encore au dessus de tout cela, laissant donc l’hypothétique saison 2 naître dans ce petit cliffangher). Mais ce n’est pas tout, le Président français de 2031 (on ne sait pas qui cela va être !) parle de « Miracle moderne » alors que Notre Dame de Paris est enfin réouverte au public, alors qu’en Italie, la Tour de Pise vient de s’écrouler.
Et là, Years and Years tombe dans une sorte de mixture métaphysique où Edith parle de sa vie, de ce qu’elle a fait, tout en laissant quelques jolis moments d’émotions faire vivre les dernières images de la saison. Ce n’est pas une mauvaise chose, mais pas la fin que j’attendais non plus. Je ne sais même pas quoi réellement retenir de ce dernier épisode tant celui ci n’aura pas été aussi marquant que les précédents. Dommage pour Years and Years, mais cela reste malgré tout une solide série, fascinante sur bien des points.
Note : 5.5/10. En bref, un final en deçà des attentes que j’avais, dommage.