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Critique Ciné : Yves (2019)

Publié le 08 juillet 2019 par Delromainzika @cabreakingnews

Yves // De Benoît Forgeard. Avec William Lebghil, Doria Tillier et Phillip Katerine.


Après Gaz de France (2015) qui analysait la politique française de façon légèrement maladroite, Benoît Forgeard s’stèle à raconter l’histoire d’un frigo intelligent, sensé changer la vie des gens chez qui il est installé. C’est donc chez Jérém que la société décide de poser son frigo, après que ce dernier ait décidé de mentir sur ses réelles motivations. En s’amusant de l’évolution des objets connectés, Yves tente de nous raconter une sorte de fable absurde et amusante, qui malheureusement ne fonctionne pas du début à la fin. Il y a un solide départ, qui permet de s’amuser de la relation entre Jérém et Yves, son frigo. Puis le film tombe dans certains pièges liés justement à cet absurde. Bien qu’il y ait des critiques amusantes (notamment celle de l’Eurovision), mais malgré le talent de William Lebghil (qui sauve souvent le film de certains passages ratés), il manque un petit truc qui aurait sûrement pu faire de ce film un grand film. Pour autant, Yves fourmille d’idées et de trouvailles comiques qui à chaque moment peuvent nous donner l’envie de rire en analysant de façon plutôt juste le rapport que l’Homme entretient avec la technologie et ses évolutions, ou encore sur le machisme des rappeurs.

Jérem s'installe dans la maison de sa mémé pour y composer son premier disque. Il y fait la rencontre de So, mystérieuse enquêtrice pour le compte de la start-up Digital Cool. Elle le persuade de prendre à l'essai Yves, un réfrigérateur intelligent, censé lui simplifier la vie…

Mais Yves suit un chemin assez classique, laissant alors finalement peu de places aux grandes surprises. La relation entre So et Yves est là aussi un point intéressant mais que le film tourne trop souvent à la dérision sans créer de vraie réflexion de fond en parallèle. Certaines scènes valent le coup d’oeil, comme la battle façon 8 Mile, la scène de sexe finale ou encore le personnage de Phillip Katerine en impresario de rap qui a tout sauf l’allure du genre. Côté mise en scène, le réalisateur nous offre de jolis moments de vie avec un frigo intelligent. Malgré un rythme parfois mal fichu et des personnages qui manquent aussi de profondeur, la légèreté du produit en fait tout de même une curiosité à voir au cinéma si vous avez un petit creux en cette période assez pauvre en bonnes comédies. C’est givré, tout simplement. Même si l’intelligence artificielle dont Yves tente de se moquer (et sa capacité à développer des sentiments au travers de ses processeurs et son statut statique) ne tient pas toujours la route, ce petit film qui a fermé la Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes de 2019 pourrait bien vous séduire.

Note : 5/10. En bref, givré mais manquant parfois de profondeur.


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