L’ordinaire (bordelais) à Rabat
Le soir même de mon arrivée, je suis allé dîner en plein air. Le tajin de mouton était délicieux mais j’avais froid car étant donné les températures en France, je n’avais pas pensé me munir d’un chandail. Ce n’était que le début des épreuves.
J’ai donc ouvert la fenêtre pour profiter de la fraîcheur rassuré par la présence d’une couette assez épaisse. Mais le tapage de la rue m’obligea à la fermer. Au bruit a alors succédé la chaleur. J’ai donc imaginé et même réussi à faire fonctionner la climatisation : retour du bruit, mais d’un autre. En outre, ce tapage n’a guère fait baisser la température surtout sous cette couette. Vous avez compris que je n’ai guère dormi cette nuit là.
Le lendemain, j’ai raconté mes malheurs à mes collègues. L’une d’elle m’a dit de ne garder que l’enveloppe, conseil qui m’a assuré la nuit suivante un sommeil réparateur : je n’y avais pas songé. Pour me venger, je lui ai dit :
- seule une femme pouvait penser à ça !
- Non, c’est une question de génération, m’a-t- elle méchamment répondu.
Bernard Traimond