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Critiques Séries : Euphoria (US). Saison 1. Episodes 3 et 4.

Publié le 10 juillet 2019 par Delromainzika @cabreakingnews

Euphoria (US) // Saison 1. Episodes 3 et 4. Made You Look / Shook Ones Pt. II.


Avec ces deux épisodes, Euphoria continue de raconter l’histoire de la vie de ces petits personnages, au travers du prisme de Rue. La narration de cette dernière est toujours omniprésente, mais les autres personnages commencent enfin à nous en dire un peu plus avec leurs propres mots. Nous avons maintenant de façon officielle que Jules est trans (et l’épisode 4 vient nous offrir un flashback particulièrement touchant sur son enfance et la difficulté pour ses parents d’accepter sa transexualité), que Nate ne se définit pas comme gay (bien qu’il ait rencontré Jules sur une application de rencontres gay), que Fezco et Ashtrey ont fondé leur empire de la drogue avec le Bitcoin (et ils vont pouvoir aider Kat à blanchir son argent) sans parler des sentiments de Rue envers Jules qui donnent parfois l’impression de tomber dans une romance lesbienne qui est finalement plus touchante que prévue.

Etant donné que Euphoria est racontée par la narration de Rue et donc sa vision des choses, parfois altérée par la drogue, dès qu’elle arrête de le faire la série prend alors un autre sens et les personnages peuvent vivre dans leur propre monde. J’aime beaucoup la relation entre Jules et Rue, qui devient presque auto-destructrice pour Rue et qui devient une ancre d’attache pour Jules (qui a besoin de conseiller par rapport à sa future rencontre avec Shyguy118). L’histoire des photos de bite est amusante, même si par moment je trouve que Euphoria a encore besoin de se trouver un chemin à mener jusqu’au bout de façon intelligente. Dans Euphoria les adolescents semblent à peu près tous matures d’une façon ou d’une autre. Jules est sensible au sujet des drogues mais est fermée sur sa sexualité et son coeur, alors que Rue est l’opposé.

« Make You Look » poursuit le schéma lancé dans le second épisode où l’on suit le passé de l’un des personnages en guise de cold-open. Cette fois-ci c’est Kat et la façon dont cette dernière est devenue la femme qu’elle est aujourd’hui. Il y a un brin d’humour sarcastique dans son histoire que j’aime beaucoup et Kate est finalement l’un des meilleurs personnages de Euphoria. Bien plus intéressant que Rue, même si Zendaya est parfaite en droguée qui n’arrive pas à s’en sortir. Kat se lance donc enfin dans le business du porno pour gagner un peu d’argent. Non sans humour la série continue de décortiquer les problèmes auxquels sont confrontés les adolescents de nos jours, notamment face à la pornographie. On découvre tout de même que Kat est une célébrité sur Internet, avec plus de 100 000 followers sur Tumblr fans de ses fan-fictions. L’humour reste une partie importante de Euphoria, notamment lors de l’instruction de Rue sur l’histoire des pénis et leurs formes. C’est probablement le truc le plus drôle que j’ai vu dans cette série jusqu’à présent, à la façon d’une séquence d’un film de Tarantino. La mise en scène d’Euphoria reste importante et ce genre d’éléments permettent aussi de casser l’ambiance parfois froide et mortuaire de la série.

Mais « Shook Ones » n’offre pas autant de bonnes choses que l’épisode précédent. Encore une fois, ce qu’il y a de plus nuancé et passionnant reste l’ouverture de l’épisode qui se fait sur le passé de Jules. Mais Euphoria se cherche encore (ou c’est en tout cas l’impression qu’elle donne). Bien que la série pense à ses personnages et à leur développement, je dois avouer que la méditation proposée commence parfois un devenir un brin répétitive. On reste sur le fait que Rue ne peut se détacher de la drogue, sans pour autant chercher à développer l’histoire autrement. La rencontre entre Jules et ShyGuy est un autre élément qui est arrivé un peu trop tard. Un épisode auparavant aurait été la bonne idée. Mais non, Jules découvre que son mystérieux prince charmant est en fait Nate et la scène en elle-même, bien qu’assez réaliste, manque de surprise ou en tout cas d’intérêt.

Malgré son côté léché, l’épisode manque d’intrigues et d’une narration solide. On se retrouve alors cette semaine avec tout un tas de clichés adolescents pas franchement reluisants. Et c’est probablement le premier épisode depuis le début de la saison qui ne subit pas la narration de Rue (ce qui a finalement tendance à démontrer que sans la narration de Rue, Euphoria est assez creuse). Même l’histoire de Nate qui semblait devenir intéressante dans le second épisode est déjà en train de retomber comme un soufflé. Son côté confus et troublant perd de son charme ici, pour laisser finalement place à un personnage légèrement creux. On a l’impression dans cet épisode que petit à petit les masques fragiles que la série a créé sont en train de tomber pour laisser place à des personnages pas franchement bien développés et/ou intéressants. C’est dommage, en espérant que Euphoria remonte la pente dans le prochain épisode.

Note : 7/10 et 4/10. En bref, si d’un côté la série développe intelligemment certaines histoires, elle perd le fil rapidement quand elle tombe dans les poncifs adolescents du genre.


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