Je devais entre autres respecter l'engagement que j'avais pris vis à vis de l'école de ski d'Avoriaz pour les périodes de pointe de l’hiver et organiser nos affaires personnelles en vue de notre déménagement. Cela a été particulièrement dur pour ma femme qui a du restée seule en France pendant une si longue période, à proximité de ma famille, qui n’était pas particulièrement en faveur de notre décision.
En retournant à l'école de ski pour les vacances de Noël, je me suis rendu compte qu'après deux saisons complètes d'absence, le charme n’était plus du tout au rendez-vous, tout comme mon classement prioritaire. Tout cela était bien difficile à accepter.
Mon premier voyage aux États-Unis eu lieu début janvier 1977 et dura environ un mois. J'accompagnais Philippe Blime, le directeur général de Look, ainsi Roland Cattin, le gendre des Beyls, qui était en train d’être progressivement introduit au sein la société après avoir travaillé dans la société de distribution d'appareils ménagers en Afrique que dirigeait sa famille. Pourquoi était-t-il venu ? je n'en ai aucune idée; une forme de formation peut-être ?
Nous avions établi nos quartiers à l’hotel Rye Hilton, à Purchase, au de New York City, et avions retrouvé Ed Paul, le nouveau président de la filiale Look Sports, Inc.. Pourquoi, je me demande, Blime avait-il embauché Paul, je n’arrive pas encore à ce jour à en comprendre la raison ? L’homme était totalement « en dehors de ses pompes » et apparemment ignorant du monde affaires en général, sans parler du secteur du ski en particulier.
Quoi qu’il en soit, nous avons passé des journées à travailler sur des chiffres, à faire connaissance avec les médias du ski, à rencontrer la force de vente et à analyser nos activités futures dans toutes les directions possibles et imaginables. Parce que, Philippe Blime venait de chez McKinsey, les chiffres étaient les seuls sujets qui l’intéressaient vraiment, mais pas les relations humaines et il ne cherchait pas trop à comprendre la distribution existante.
Nous aurions du, au contraire, avoir passé tout notre temps à parcourir le pays dans toutes les directions pour apprendre à connaître les détaillants, la distribution particulière de Beconta, sa force de vente et les besoins en produits des consommateurs. Cela aurait été beaucoup payant.
Dès le début, nous partagions la force de vente avec Beconta, notre hôte et ancien distributeur, ce qui allait très vite donner lieu à des conflits d’intérêt et t d'influence. Assez vite, Kip Pitou de Beconta se moquait ouvertement d’Ed Paul et j’ai bien compris que mon travail ne serait pas pas toujours amusant.

Maintenant, j'étais sur le point d'apprendre énormément, tout était tout beau, tout nouveau et j'étais prêt à tirer le meilleur parti possible de cette entreprise extraordinaire.