Trinklets (Saison 1, 10 épisodes) : voler de ses propres ailes

Si Netflix c’est des grosses productions, c’est aussi des petites séries dont il est difficile d’entendre parler en dehors des suggestions que le service de streaming peut faire. C’est le cas de Trinklets, adaptée du roman de Kristen Smith. La série nous plonge dans le quotidien de trois jeunes filles qui ont un point commun : elles sont toutes kleptomanes. Enfin, elles aiment voler dans les magasins. Le sujet du vol chez les adolescentes est intéressant et traité avec beaucoup de légèreté dans cette petite série. Ce n’est pas le seul sujet que Trinklets décide de tacler, prenant aussi le pas de parler de violences domestiques, de relations compliquées au temps des adolescents, etc. A chaque épisode son lot de surprises qui parviennent à nous faire passer un agréable moment inattendu. La série en profite d’ailleurs pour faire réfléchir ses téléspectateurs de façon plutôt intelligente, bien qu’elle s’appuie par moment sur certains stéréotypes. Mais si ceux-ci sont présents c’est dans l’unique but de démontrer que ce n’est pas toujours une bonne chose, que la vie est complexe et que les relations entre les êtres humains le sont tout autant.

Trois lycéennes que tout oppose : Elodie, la marginale, Moe, la délinquante et Tabitha, la populaire se rencontrent lors d'une séance des "Voleurs à l'étalage Anonymes". Contre toute attente, elles se lient d'amitié.

L’amitié entre ces trois jeunes filles n’est pas facile au départ tant elles ont des vies différentes mais un point commun qui va leurs permettre de se rassembler. Elodie, Tabitha et Moe vont alors former un joli trio, souvent attachant et qui donne envie de prolonger l’aventure. Si la série se cherche par moment (et que c’est justement là le problème), elle pose sur la table tout un tas d’intrigues qui pourraient être développées dans une saison 2. Parfois la série ressemble à d’autres séries pour ados ce qui n’est pas forcément la meilleure chose, mais on se laisse rapidement avoir par cette histoire et la multitude de personnages différents. Je suis allé voir Trinklets sans trop réfléchir, sans imaginer ce que je pourrais découvrir et les recommendations de Netflix sont plutôt bonnes ces derniers temps. Je trouve dommage de se reposer parfois sur certains poncifs ou sur un féministe omniprésent (laissant passer les mecs pour des cons). Si j’aime beaucoup la féminisation du monde des séries, je dirais que c’est aussi une cash machine qui montre ses faiblesses maintenant.

L’entraide entre les trois filles pour leur permettre de traverser les problèmes de la vie (et chacune a des problèmes différents) change un peu de certains sujets mais se rapproche parfois de séries à morale pour ados comme The Fosters. J’aime bien la bienveillance de Trinklets, qui apporte une vraie légèreté et permet aussi à la fois de rire et pleurer dans chacun des personnages. L’amitié finit par bien fonctionner et au fur et à mesure des épisodes, on s’attache rapidement à elles sans trop réfléchir. Les trois actrices ont une alchimie qui fait aussi tout l’intérêt de Trinklets, au delà même des intrigues que l’on va suivre durant les dix épisodes qui composent cette première saison. Quelques thématiques importantes sont alors abordées, comme la violence au sein d’un couple (même si c’est parfois un peu forcé par le scénario), le deuil ou encore l’homosexualité (pour le cas d’Elodie). Mais en restant parfois trop superficiel, Trinklets ne permet pas d’apporter une réflexion suffisamment poussée et du coup, si l’on a envie de voir ces sujets traités en profondeur, on se retrouve avec un truc légèrement moins passionnant que prévu. Mais Trinklets a ses charmes et malgré ses défauts saura séduire un public avide de séries pour ados posant des questions sur la situation des millenials dans notre société.

Note : 5/10. En bref, honorable petite série pour adolescent(e)s.