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Le changement, un bilan

Publié le 17 juillet 2019 par Christophefaurie
Cela fait bientôt vingt ans que le changement est devenu pour moi une monomanie. Cela avait probablement commencé beaucoup plus tôt, mais c'est à ce moment que j'ai étudié sérieusement la question. Qu'en ai-je tiré ?
Récemment, j'ai été approché par un rédacteur de wikipedia qui m'a demandé des références sur le changement. J'ai réalisé que j'étais échec et mat. Personne n'a rassemblé tout ce qui est écrit sur le sujet, depuis que l'on écrit. Pire : aucun philosophe ne s'est penché sur la "phénoménologie" du changement. Pourtant qu'est-ce qu'il y a de plus important que le changement ? Le philosophe parle de changement, sans se demander ce que c'est. Il a sa petite idée sur ce que ça devrait produire. En termes de changement, on en est au stade de la pluie chez les anciens : on lui donne des ordres, ou on lui consacre des processions propitiatoires.
Je pourrais me lancer dans une thèse sur le sujet. Seulement, je me méfie de la raison. Je ne suis pas sûr que rassembler ce que l'on a écrit sur le changement ait un intérêt. J'ai peur de trouver, au bout d'années d'efforts, que la raison est victime d'un vice de forme, d'un péché originel. Alors, j'ai adopté une démarche semi empirique. J'essaie d'aider à changer ce qui, de son avis même, ne va pas très bien.
Mon sujet est le changement social. J'ai fini par comprendre, c'est le résultat principal des deux décennies, que la façon dont une société aborde le changement dépend de son "esprit", au sens de Montesquieu. A l'origine de nos comportements se trouve un "principe", qui change, mais qui est l'objet d'un consensus à un instant donné. Actuellement, ce principe est, approximativement, la satisfaction immédiate de ses désirs. Je suis persuadé que ce qui me vient en tête est le bien absolu, qu'il devrait survenir immédiatement. Cela conduit au changement comme affrontement. Mais, attention au piège : l'affrontement peut revêtir de multiples aspects. Le rapport de forces à la M.Trump est minoritaire. C'est surtout la manipulation, la "perversion". Ou, pour le sans-grade, la "tête contre les murs" : le conflit entre volonté et réalité pouvant mener à la dépression.
D'où viennent les "principes" ? De la société. La société d'après guerre a protégé et choyé ses enfants. Ils ont cru que la vie était un jeu, que tout leur était dû. Elle en a fait des égoïstes. Mais l'égoïsme conduit à la crise... Aujourd'hui, on a peur. On parle de développement durable, d'humanisme...
La société semble changer comme l'eau, par phase. Le Graal de la théorie de la complexité est de trouver un équivalent de la température qui traduirait l'état d'une société et nous indiquerait si nous sommes proches d'un changement de phase...

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