Yves Leterme, premier ministre démocrate-chrétien du gouvernement fédéral, a remis sa démission au Roi des Belges, Albert II de Saxe-Cobourg, ce lundi 14 juillet à 23h30, prenant ainsi acte de l’impossibilité de mener une énième réforme de l’Etat réclamée par la Flandre (néerlandophone) et que Bruxelles Capitale et la Wallonie (francophones) refusaient. La régionalisation massive exigée par les Flamands ainsi que le redécoupage de l’arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvoorde sont une source récurrente de conflits.
Le 1er janvier dernier, notre ami et camarade Firass Abu Dalu était revenu sur la crise institutionnelle qui, durant de longs mois, avait privé la Belgique d’un gouvernement. L’actualité récente semble confirmer son analyse.
Un peu plus d’un an après les élections législatives, la Belgique se retrouve donc à nouveau dans une impasse politique d’une extrême gravité. La crise politico-institutionnelle n’est pas arrêtée.
Nos voisins belges, si réputés pour leur sens aigu du compromis, sont confrontés désormais à trois scénarii possibles (le retour à l’Etat unitaire centralisé étant aujourd’hui totalement impossible) :
- 1) le maintien vaille que vaille du fédéralisme actuel avec un Premier ministre « de transition » suffisamment consensuel et adroit pour susciter l’adhésion d’une majorité de partis politiques issue des deux communautés principales du pays. C’est probablement vers cette solution que l’on s’achemine dans l’attente de nouvelles législatives dans le courant de l’année prochaine.
- 2) la poursuite des transferts de compétences du fédéral vers les régions, donc l’assouplissement croissant de la « loyauté fédérale », et l’évolution du pays à plus ou moins court terme vers une forme de confédéralisme.
- 3) La fin de la Belgique, c’est-à-dire l’indépendance de la Flandre, un statut autonome pour Bruxelles, l’indépendance de la Wallonie ou son rattachement à la France en tant que collectivité associée à la République, etc.
Même s’il ne l’a probablement pas fait exprès, on rappellera que Leterme a remis sa démission le jour de la Fête Nationale. Pour nos lecteurs qui ignoreraient à quoi ressemble cet homme politique, cette vidéo leur en donnera un petit aperçu.
Leterme démissionne un 14 juillet, après avoir confondu La Brabançonne avec la Marseillaise, devant les caméras de la RTBF, le 21 juillet 2007, jour de la fête nationale de la Belgique.
Il fallait le faire… et il l’a fait.
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Oufti ! un nouveau blog sociâliss’ a c’t heure à Lîdje !