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Donnie Darko. Des images, par-delà bien et mal

Par Balndorn
Donnie Darko. Des images, par-delà bien et mal
Résumé : Middlesex, Iowa, 1988. Donnie Darko est un adolescent de seize ans pas comme les autres. Introverti et émotionnellement perturbé, il entretient une amitié avec un certain Frank, un lapin géant que lui seul peut voir et entendre. Une nuit où Donnie est réveillé par la voix de son ami imaginaire qui lui intime de le suivre, il réchappe miraculeusement à un accident qui aurait pu lui être fatal. Au même moment, Frank lui annonce que la fin du monde est proche. Dès lors, Donnie va obéir à la voix et provoquer une série d’événements qui sèmeront le trouble au sein de la communauté…
Pas loin de vingt ans après sa sortie, Donnie Darko fait son retour en version restaurée dans les salles françaises. L’occasion de revenir sur un film des plus étranges – et par-là, des plus beaux.
Une beauté mystique
Qui se lance dans Donnie Darko sera saisi par la beauté mystique des images. Qui se lance dans la critique de Donnie Darko – tel votre loyal serviteur – se heurtera à cette beauté, tant les fantaisies visuelles, proprement in-explicables, insaisissables par la raison, dominent le récit. Je ne vous ferai donc pas l’affront d’essayer d’interpréter un film aussi polysémique et tâcherai, au contraire, de dire ce qu’induit une telle polyphonie interprétative. Sans verser outre-mesure dans l’herméneutisme, on peut cependant noter que la fable fantastique met en exergue bien des problèmes rencontrés par un jeune homme américain à cette époque. Une bonne partie de Donnie Darkoressemble furieusement à la mise en images de la volonté de puissance qui anime le jeune Donnie Darko (Jake Gyllenhaal, rôle qui l’a révélé) et qu’il ne peut exprimer dans le cadre très normé de la banlieue pavillonnaire états-unienne. D’une certaine manière – comique en moins, tragique en plus, fantastique en partage –, Donnie Darko s’apparente à Edward aux mains d’argent (Tim Burton, 1991). Les deux œuvres content le désir d’insuffler un brin de folie poétique dans un milieu des plus stériles pour l’imagination.
Multiplier les sens, ouvrir l’horizon spirituel
Seulement, à la différence du très lisse Edward aux mains d’argent (mais très beau dans son genre), Donnie Darkoest un film à dénivelé. Une fable crevée de trous et pleine de bosses, qui mettra à mal – et c’est tant mieux – la compréhension immédiate du spectateur, pour mieux libérer chez lui ses facultés d’interprétation. Le réalisateur Richard Kelly se plaît en effet à multiplier les effets formels pour mieux ouvrir, tel le ciel au début du film, les hypothèses de lecture. Le montage poétique qui lie la réalité vécue par Donnie, ses rêves et ses hallucinations nous fait perdre pied. Transplanté dans un autre monde, nous n’avons d’autre choix que de nous laisser emporter par une succession d’images déroutantes.À défaut d’y trouver un sens, on peut d’abord s’émerveiller du geste que produit Donnie Darko. Dans une banlieue états-unienne fermée sur elle-même, le film déchire le voile des conventions sociales et de la routine pour laisser libre cours aux rêveries visuelles et mystiques. Ainsi déchiquetée, la toile de la réalité ne pourra jamais retrouver sa platitude ordinaire.
Donnie Darko. Des images, par-delà bien et mal
Donnie Darko, Richard Kelly, 2002, 1h53
Maxime
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