Véritable phénomène de pop culture, Stranger Things est une série qui en peu de temps a su devenir l’une des références du catalogue de Netflix. Presque deux ans après la saison 2, Stranger Things revient enfin pour une saison 3 de huit nouvelles aventures toujours teintées de pop culture. Clairement, cette saison pioche plus que jamais dans le travail de John Carpenter. Notamment The Thing (qui a clairement été aussi une référence pour Stranger Things toute entière). Je pense que l’une des forces de Stranger Things en dehors de ses références c’est le fait qu’elle se situe dans les années 80. Il n’y a pas tous les médias sociaux , ni même Internet, ce qui permet de se plonger dans ces aventures sans qu’il n’y ait les parasites que l’on a dans nos vies actuelles.
La série propose cette année différentes choses, comme notamment une auto-citation qui parfois peut lui être reprochée mais qui n’est pas vaine. Au contraire, les flashbacks permettent de jouer sur le deuil et de rappeler aux téléspectateurs les personnages qui ne sont plus là. C’est une occasion pour Stranger Things de montrer une certaine forme de maturité dans sa narration et de rappeler les évènements passés pour les remettre en perspective et donc aller de l’avant. Je dirais que cette saison vient également faire référence à autre chose, une autre oeuvre de la pop culture : L’invasion des pronateurs de sépulture (1956) qui a connu pas mal de remakes (dont Body Snatchers de Abel Ferrara). Tout cela permet encore une fois d’enrichir la pop culture et les références de Stranger Things 3. Il y a un épisode qui m’a beaucoup plu, celui du centre commercial menaçant la vie de ceux qui tentent de faire tourner Hawkins à l’ancienne. Le centre commercial donne d’ailleurs lieux à une séquence sur « Material Girl » de Madonna, un grand moment. C’est presque anecdotique qu’il y ait une séance de shopping dans Stranger Things 3 mais cette scène m’a marqué.
Cette saison 3 de Stranger Things est aussi probablement la meilleure de la série, pas seulement pour le gain de maturité des scénaristes, ou le besoin de raccrocher au passé de la série ce que l’on voit à l’écran, mais aussi car ils sont malins et parviennent alors à fabriquer une histoire passionnante autour de nouvelles idées. On est loin de la cave des parents et des parties de Donjons et Dragons, maintenant il y a Mall Starcourt, le centre commercial flambant neuf de la région, qui va aussi avoir son lot de surprises horrifiques. Mais pas que. Il y a aussi les histoires d’amour qui viennent enrichir les relations entre elles personnages. Ce ne sont plus les enfants de la saison 1 et 2, ce sont maintenant des ados qui ont envie d’autres choses que de se retrouver entre amis. Ils ont les hormones en chaleur et il faut bien les rassasier. La puberté permet donc de créer une dynamique différente dans le groupe des personnages et les frères Duffer n’oublient pas ce côté légèrement humoristique pour donner un charme particulier aux relations des personnages. La première partie de la saison joue d’ailleurs plus là dessus que sur l’horreur à propre parler ce qui est réjouissant et rafraichissant dans un contexte où Stranger Things reste une série sombre sur bien des aspects.
La saison 3 reprend alors aussi ce que la saison 2 avait parfois ratée, cette légèreté adolescente qui évite aux personnages de se prendre trop au sérieux et donc par la même occasion nous perdre. La nostalgie est elle aussi de retour, pas seulement dans les références à la pop culture, mais dans cette ambiance qui renoue la saison 3 à la première. Stranger Things n’oublie pas non plus de nous faire peur. Le vilain Mind Flayer n’a pas dit son dernier mot dans la saison et la série profite aussi de tout cela pour enchaîner les angoisses, les monstres et éléments glauques dont Stranger Things sait toujours faire preuve. Pour autant, parfois la série se noie aussi dans ses propres idées, ce qui n’est pas toujours une bonne chose. La série varie parfois un peu trop les ambiances, les personnages et les thématiques qu’elle veut aborder, au risque de laisser certaines bonnes idées sur le carreau. Si cela arrive moins dans la seconde partie de la saison, la première aurait peut-être mérité plus de nuance.
Note : 7.5/10. En bref, une saison 3 réussie.