Environ 15% des couples en âge de procréer rencontrent des problèmes de fertilité et les hommes contribuent à environ 50% des cas d’infertilité. Or la proportion d'hommes en surpoids a triplé et la prévalence de l’obésité progresse au même rythme que celle des troubles de la fertilité dans le monde. Cette thèse de doctorat menée à l'Institut de médecine clinique de l'Université de Tartu (Suède) explique comment l'obésité centrale affecte négativement les paramètres de fertilité. Pour « rester fertiles », les hommes aussi doivent soigner leur mode de vie.
Kristel Ehala-Aleksejev, doctorante à l'hôpital universitaire de Tartu, documente la chute spectaculaire de la qualité du sperme masculin au cours du siècle dernier : les raisons invoquées tiennent au changement rapide du mode de vie, à la baisse de l'activité physique, aux « nouveaux » régimes alimentaires : le mode de vie occidental propice à la prise de poids, est décrit comme un ennemi de la fertilité.
Obésité centrale, troubles de l’érection et réduction des chances de conception
Si certaines études ont déjà associé l'obésité à une fertilité réduite, d'autres études n’identifient aucune corrélation. Les études portant sur la relation entre l'obésité centrale et la qualité du sperme aboutissent ainsi à des conclusions parfois contradictoires. Pourtant, la théorie selon laquelle une augmentation du poids est négativement corrélée aux niveaux de testostérone, rencontre un consensus. Ensuite, en pratique clinique, l’auteur explique rencontrer fréquemment dans sa pratique ce lien entre poids et fertilité. Si l'obésité centrale représente un risque important pour la santé, en général, elle entraine également une modification du système hormonal, parfois le développement de troubles de l'érection, ce qui induit mécaniquement une baisse de la fertilité.
Obésité et testicules plus petits : la fertilité masculine est généralement évaluée sur la base de l’analyse du sperme, mais une autre méthode est la mesure du volume testiculaire. Ici, la comparaison de participants « infertiles » vs témoins sains aboutit à plusieurs constats :
- une prévalence significativement plus élevée de l’adiposité centrale et du syndrome métabolique chez les partenaires masculins des couples infertiles ;
- une association entre obésité centrale et la baisse des paramètres de fertilité ;
- une association entre des testicules plus petits, l’augmentation de poids corporel et l’obésité centrale.
Prises ensembles, ces données de la littérature, du terrain ou de l’étude menée à l’occasion de cette thèse, semblent confirmer que les hommes en surpoids perdent une partie de leurs chances de concevoir. L’auteur apporte quelques conseils, classiques, à ces hommes désireux d’avoir un enfant :
rester physiquement actifs, bouger et, si possible, faire du sport ; inclure davantage de fruits et de légumes et de produits à base de céréales complètes dans leur régime alimentaire ; arrêter de fumer et éviter l’excès d’alcool ; réduire leur stress et prendre du temps pour eux-mêmes et leurs proches.
Source: Estonian Research Council 14-Jun-2019 Overweight men are inhibiting childbirth
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Équipe de rédaction Santélog Août 2, 2019Rédaction Santé log