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La philosophie : amour de la sagesse ou opium de la raison ?

Publié le 04 août 2019 par Christophefaurie
Pourquoi la philosophie ? L'ouvrage de Lucien Jerphagnon (billet précédent) me donne les idées suivantes :
  • La particularité du Grec, puis de l'Occident, c'est la place donnée à la raison, par rapport aux autres fonctions du cerveau (intuition / émotion), et, corrélativement, l'individualisme, la croyance en un homme parfait et autonome. La philosophie cherche à trouver une cohérence entre cette croyance et la "réalité". 
  • La question des présocratiques est "l'un et le multiple". On cherche à expliquer la raison d'être de l'individu ("multiple"). (Alors que tout semble "un".)
  • La pensée grecque "post socratique" qui aura influencé toute l'histoire s'est formée en quelques décennies. Elle coïncide avec la guerre du Péloponnèse, qui sonne le glas de l'indépendance grecque. Philosophie comme pensée magique ? Elle est aussi marquée par l'émergence de la cité ("polis", qui donne "politique"), l'équivalent de la nation pour un Grec. 
  • Platon est le penseur du politique (de la direction optimale du groupe humain). Aristote est le saint patron des ingénieurs : la raison qui interagit avec le monde, parvient à le comprendre et le transforme. Tout deux cherchent à expliquer l'univers, et à le changer. 
  • Puis, la Grèce n'étant plus rien, ses habitants doivent subir leur sort. La philosophie leur explique comment faire : stoïques, épicuriens, cyniques, sceptiques. 
  • Arrive le Romain, sorte d'Américain. Le parvenu qui achète de bonnes manières. C'est l'ère des maîtres à penser plus ou moins sérieux. 
  • L'Empire romain se délite. Il n'a plus aucun pouvoir sur les événements. L'espoir ne peut venir que du mysticisme, anti-raison ? Ce mysticisme est en partie celui des classes pauvres, car elles ont perdu l'espoir avant tout le monde. Mais il est aussi grec, avec le néoplatonisme. Un mysticisme d'intellectuel. 
  • Tant que le Moyen-âge naviguera à vue, le mysticisme lui sera secourable. A partir du moment où il commence à reprendre le contrôle des évènements, la pensée d'Aristote lui parle à nouveau. Saint Augustin dit "aime et fais ce que tu veux". Ce qui signifie "commence par croire, et tout deviendra clair". C'est le contraire qui s'est passé. L'homme a eu besoin de comprendre, et plus il a cherché à connaître, moins il y a eu de place pour le mystère. 
L'histoire est-elle faite par des penseurs ? Le dirigeant doit-il être un philosophe ? La particularité de la vie, c'est le changement, ou encore "l'innovation". Les machines, les remparts et les règles seront toujours défaits par la vie. L'histoire est faite par des hommes d'action, imprévisibles, dont la pensée n'est pas embarrassée par des préjugés. En revanche, la pensée est utile si elle permet d'emmagasiner l'expérience, ou si elle est un outil de coordination du groupe. Mais, ce n'est que mon opinion.

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