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Critique Ciné : Les faussaires de Manhattan (2019)

Publié le 16 août 2019 par Delromainzika @cabreakingnews

Les faussaires de Manhattan // De Marielle Heller. Avec Melissa McCarthy, Richard E. Grant et Dolly Wells.


Je dois avouer qu’au premier abord, ce petit film n’était pas forcément celui sur lequel devait se porter mon regard. Cependant, Marielle Heller parvient à détourner les pièges du film d’arnaques afin d’en faire quelque chose de différent, de féminin qui plus est, où Melissa McCarthy, sans maquillage, délivre un rôle qui lui va comme un gant. A certains moments, Les faussaires de Manhattan n’est pas sans laisser imaginer que l’on est chez Woody Allen, notamment dans cette façon de mettre en scène New York et sa vie, tout en ajoutant des pointes d’humour bienvenue. Si l’histoire a aussi autant d’intérêt c’est qu’elle est inspirée d’une histoire vraie, celle d’une auteure qui, sans succès, décide de se mettre à imiter le style d’auteurs connus et vendre des lettres qu’ils auraient écris. On sent que le casting du film se laisse prendre rapidement au jeu et croit à l’histoire qu’il vient nous conter, ce qui est forcément une force ici. Le film propose aussi de parler de la solitude d’une écrivaine qui, sans un rond, après avoir eu son moment de gloire, tente de garder goût à la vie, tout en noyant son chagrin dans le whisky. C’est dramatique, mais Les faussaires de Manhattan ajoute de l’humour pour éviter que l’on s’apitoie sur le sort de notre héroïne.

Ancienne auteure à succès aujourd’hui sans le sou, Lee Israel se découvre par hasard un don exceptionnel : celui d’imiter à la perfection le style de grands romanciers. Avec l’aide de son ami Jack, elle monte une arnaque imparable: rédiger de fausses correspondances entre auteurs célèbres, que Jack revend à prix d’or aux collectionneurs new-yorkais. Grisés par le succès, les deux faussaires ne voient pas que le FBI commence à s’intéresser à eux…

Elle va a un moment rencontrer un ami, Jack, qui lui aussi vit de petites arnaques en tout genre. Richard E. Grant est plutôt bon en acolyte, et forme avec Melissa McCarthy un duo inattendu. Le New York que Marielle Heller met en scène n’est pas le plus joyeux, souvent morose et morne, sous ses teints gris et hivernal, permet là aussi de nous plonger un peu plus dans le problème que vit notre personnage principal. Au delà de ça, le portrait d’une femme qui n’est pas du tout dans l’époque dans laquelle elle vit est un joli message qui fonctionne du début à la fin. Si Melissa McCarthy est habituée à la comédie, elle ajoute ici une corde à son arc. Ce n’est pas son premier essai, mais sûrement son essai le plus réussi. Elle semble trouver son aise dans un rôle d’une telle envergure et c’est tout ce que j’avais envie de voir. Finalement, derrière ces escrocs losers et une bonne dose de mélancolie, Les faussaires de Manhattan parvient à faire vrombir son scénario sans jamais nous donner envie de décoller. Le film d’arnaque aurait ici pu être très simpliste, elle se révèle intelligent et soigné, avec une mise en scène élégante qui casse un peu le New York pimpant que l’on voit habituellement de partout et c’est là aussi réjouissant.

Note : 7.5/10. En bref, une belle surprise mélodramatique où Melissa McCarthy montre qu’elle sait aussi être dramaturge.


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