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L’Allemagne en pleine fièvre extrémiste ?

Publié le 03 septembre 2019 par Sylvainrakotoarison

" Le grand triomphe de l'adversaire est de vous faire croire ce qu'il dit de vous. " (Paul Valéry, 1941).
L’Allemagne en pleine fièvre extrémiste ?
Ce dimanche 1 er septembre 2019, deux nouvelles élections régionales en Allemagne sont venues alimenter l'atmosphère de fin de règne qui prédomine à Berlin. Atmosphère qui n'avait pas empêché, à Biarritz, le Président américain Donald Trump, n'hésitant pas à s'ingérer dans les affaires intérieures d'un pays étranger, de proposer (à qui ?) un cinquième mandat pour Angela Merkel à la Chancellerie de la République fédérale d'Allemagne (du reste, il avait aussi proposé le maintien de Giuseppe Conte à la tête du gouvernement italien !).
Il est difficile pour les Français de bien comprendre l'importance des Länder (régions) en Allemagne car la France est un pays hypercentralisé (et même si des réformes depuis cinquante ans tendent à la décentralisation, l'esprit reste toujours dans la centralisation). Le gouvernement d'une région allemande n'est pas seulement un "conseil régional" même si on gardera l'équivalence pour simplifier. Il faut plus le rapprocher du gouverneur dans un État des États-Unis.
L'Allemagne est une république fédérale, et beaucoup de décisions (notamment éducation, culture, famille) sont prises à l'échelle régionale. Historiquement, l'Allemagne est un État unifié très récent ( Bismarck, 1871), et rassemble les anciennes principautés de la Confédération du Rhin, imposée par Napoléon après la dissolution du Saint Empire Romain Germanique.
Or, ce dimanche, dans les deux Lander ( Brandebourg et Saxe) qui élisaient leurs "députés" (donc, en simplifiant grossièrement, l'équivalent des "conseillers régionaux"), le parti d'extrême droite AfD ( Alternative pour l'Allemagne) a atteint certains sommets : 23,51% des voix en Brandebourg (obtenant 23 sièges sur 88) et 27,49% des voix en Saxe (obtenant 38 sièges sur 119). Dans les deux régions, l'AfD se situe à la deuxième place.
Bien que peu mirobolante, la participation n'était pas particulièrement faible, avec 61,3% en Brandebourg (soit +13,5 points par rapport aux précédentes élections du 14 septembre 2014) et 66,6% en Saxe (soit +17,4 points par rapport aux précédentes élections du 31 août 2014). Comme on le voit, il y a eu un sursaut de participation et elle aurait plutôt bénéficié à l'AfD, notamment en Saxe.
Les commentaires que l'on peut entendre sont donc une inflammation de l'extrême droite en Allemagne. L'association des deux (extrême droite et Allemagne) inquiète tout le monde, et en premier lieur les Allemands bien sûr, traumatisés dans la culpabilité par le Troisième Reich et Hitler. Il paraît assez évident que de culpabilité, il n'y en a plus, du moins dans le comportement électoral. Et cela depuis au moins une vingtaine d'années, peut-être trentaine : peut-être que la Réunification de l'Allemagne a définitivement tourné la page de la sinistre Seconde Guerre mondiale en Allemagne, en évacuant deux dictatures cruelles, la nazisme et le communisme.
Quatre-vingt-six ans après, le nazisme reviendrait-il en Allemagne par la grande porte, celle de l'élection démocratique ? Il faudrait éviter les comparaisons douteuses, car dans tous les cas, l'histoire ne se répétera pas. Jouer sur des comparaisons simplistes a pour effet, très contreproductif, d'agacer et de susciter une colère électorale qui ne peut que grossir parce que les réponses à ce malaise ne sont pas apportées.
Prenons d'abord l'AfD. C'est un parti politique très récent. Il a été fondé le 6 février 2013 (politiquement lancé le 14 avril 2013 à Berlin) sur les bases d'un euroscepticisme nationaliste : après la première crise de la dette souveraine en Grèce et les risques qu'elle faisait courir à l'euro, les fondateurs de l'AfD voulaient le retour aux monnaies nationales, et en particulier, le retour du Deutsch mark, ou, du moins, l'éviction de la zone euro des pays à économie jugée trop faible.
La même année, ce parti, qui n'avait que cinq mois, a surpris aux élections législatives (fédérales) du 22 septembre 2013 en recueillant 2,1 millions de voix, soit 4,70% au niveau national, seuil légèrement trop faible pour avoir des élus, mais cependant énorme pour un nouveau parti, s'approchant du score d'un parti bien établi, les libéraux démocrates (FDP), qui n'avaient obtenu que 4,76% des voix.
Comme avec le FN/RN, l'AfD s'est toujours déclaré ni gauche ni droite, mais la décision du gouvernement allemand d'accueillir les réfugiés à partir de 2015 a modifié le refrain électoral de l'AfD. D'une position eurosceptique, l'AfD est passée à une position supplémentaire ouvertement anti-immigration. Ce thème est toujours porteur, dans cette vieille Europe qui perd ses repères et craint de perdre son identité. La démagogie accentue facilement ce sentiment de perte d'identité. En ce sens, l'Allemagne se comporte comme ses voisins.
L’Allemagne en pleine fièvre extrémiste ?
Le résultat a été que l'AfD, pour la première fois, a fait son entrée au Bundestag à l'issue des élections législatives du 24 septembre 2017 en presque triplant son score précédent, avec 12,64% des voix, raflant 94 sièges sur 709 au total. C'était énorme. Ce succès électoral est d'autant plus inquiétant qu'il reste en phase ascendante. De plus, la direction de ce parti est elle-même souvent divisée (avec des changements de leaders). Au contraire de la famille Le Pen qui dirige le FN/RN depuis 1972 (et les fissions de Bruno Mégret en 1998 et Florian Philippot en 2017 ont montré que la marque Le Pen restait la plus efficace). Ce sont donc bien les idées de l'AfD et pas le charisme éventuel d'un leader qui ont fait élire cette presque centaine de députés.
La raison de cette montée ? On peut l'imaginer qu'elle est due principalement à la politique humaniste d'Angela Merkel (fille d'un pasteur). L'accueil des réfugiés a placé certains cadres de son parti, la CDU/CSU, dans des difficultés importantes, soit locales soit programmatiques. Toute l'aile droite de l'électorat est dans l'incompréhension totale, si bien que l'AfD est devenue le parti remplaçant. On voit qu'il y a la même problématique dans d'autres pays, y compris en France, où les responsables LR hésitent entre une alliance avec le RN ou une alliance avec LREM. À la différence de la France, le paysage politique allemand n'a pas été bouleversé par la survenue d'un équivalent allemand d' Emmanuel Macron.
Faut-il avoir peur de l'AfD ? Seul l'avenir peut vraiment répondre à la question, mais il semble vrai que plus il inquiète, plus il réussit, car c'est aussi l'objet de la colère des électeurs de vouloir inquiéter et faire peur. Quand on a peur, on se rassure en faisant peur. Je voudrais donc ici pondérer cette inquiétude électorale.
Revenons aux deux régions en question. Le Brandebourg et la Saxe sont deux régions issues de l'Allemagne de l'Est, anciennement communiste donc. Le Brandebourg (2,5 millions d'habitants) est la région qui entoure Berlin, et sa capitale est Potsdam. La Saxe (4 millions d'habitants), officiellement "l'État libre de Saxe", est la région du sud-est de l'ancienne Allemagne de l'Est, sa capitale est Dresde et Leipzig en fait partie. Économiquement, ce sont des régions bien plus faibles que les régions de l'Allemagne de l'Ouest, et inquiètes de la proximité immédiate de la Pologne et de la République tchèque (concurrence pour la main d'œuvre de meilleur marché). Dans ces deux derniers pays, l'électorat aussi montre des tendances de repli identitaire qui nourrissent les partis extrémistes ainsi que les partis gouvernementaux conservateurs.
Lors des élections législatives du 22 septembre 2013, les deux régions (Brandebourg et Saxe) ont été parmi les trois régions dont l'électorat a donné le plus grand score à la nouvelle AfD (6,0% des voix en Brandebourg et 6,8% des voix en Saxe), avec la Thuringe qui a obtenu 6,2% des voix. La Thuringe (2,1 millions d'habitants) est la région sud-ouest de l'ancienne Allemagne de l'Est, sa capitale est Erfurt, Iéna et Weimar en font partie.
Par rapport aux élections régionales de 2014, l'AfD a doublé voire triplé son score à ces élections régionales du 1 er septembre 2019 dans les deux Lander.
L’Allemagne en pleine fièvre extrémiste ?
En Brandebourg, l'AfD est passée de 12,16% des voix (11 sièges sur 88) le 14 septembre 2014 à 23,51% des voix (23 sièges sur 88) le 1 er septembre 2019. Cette région est dirigée depuis la Réunification par le SPD qui a chuté de 31,92% (30 sièges) à 26,18% des voix (25 sièges, deux de plus seulement que l'AfD). Mais deux autres effondrements sont encore plus spectaculaires : la CDU, qui avait 22,97% des voix (21 sièges) en 2014 s'est écroulée à 15,57% (15 sièges) en 2019, se faisant supplanter par l'AfD, et Die Linke (l'ultragauche), l'allié régional du SPD, s'est également effondrée de 18,55% (17 sièges) en 2014 à 10,72% (10 sièges) en 2019, dépassée désormais par les Verts qui ont obtenu 10,78% des voix (10 sièges), soit +4,6 points (et 4 sièges de plus) par rapport à 2014.
En 2019, l'alliance rouge-rouge (SPD-Die Linke) n'est plus majoritaire en Brandebourg. Pour obtenir les 45 sièges nécessaires, seule une grand coalition regroupant à la fois SPD, CDU et Verts est possible (le SPD et le CDU étaient en coalition dans cette région de 1999 à 2009).
En Saxe, l'AfD est passée de 9,75% des voix (14 sièges sur 126) le 31 août 2014 à 27,49% des voix (38 sièges sur 119) le 1 er septembre 2019. C'est quasiment le triple ! Au contraire du Brandebourg, la Saxe est gouvernée depuis la Réunification par la CDU qui a chuté de 39,41% (59 sièges) en 2014 à 32,11% (45 sièges) en 2019. À part les Verts qui sont en légère progression, passant de 5,73% (8 sièges) en 2014 à 8,63% (12 sièges) en 2019, les partis de gauche sont en chute libre : Die Linke (parti dominant de gauche dans ce Land) est passée de 18,91% (27 sièges) en 2014 à 10,36% (14 sièges) en 2019 et le SPD de 12,36% (18 sièges) en 2014 à 7,73% (10 sièges) en 2019.
C'est plus visible en Saxe qu'en Brandebourg, l'électorat de gauche et une certaine partie de l'électorat de la CDU ont rejoint le vote AfD. Là aussi, pour atteindre une majorité de 60 sièges en Saxe, une grande coalition rassemblant la CDU, le SPD et les Verts semble être la seule possibilité. À moins d'un tremblement de terre politique : une alliance entre la CDU et l'AfD, ce qui paraît peu vraisemblable, tant politiquement qu'électoralement.
Comme on le voit, l'idée d'une coalition régionale CDU-SPD-Verts va sans doute encore renforcer l'AfD qui aura beau jeu de dire qu'elle est la seule "alternative" à la classe politique allemande.
Faut-il s'alarmer de ces scores importants ? Je crois qu'il faut pondérer cette alarme. La hausse d'audience électorale dont bénéficie l'AfD dans ces deux régions prend en compte un élément majeur nouveau. Entre 2014 et 2019, il y a eu la décision d'accueillir les réfugiés. Donc, seulement traduite en 2019, cette hausse n'est pas nouvelle en fait.
Pour cela, il suffit de regarder le score de l'AfD dans ces deus régions lors des dernières élections législatives du 24 septembre 2017. En Brandebourg, l'AfD a recueilli 20,2% des voix et en Saxe, 27,0% des voix. Ainsi, même s'il y a eu amélioration entre 2017 et 2019 (très légère en Saxe), l'AfD a surtout conquis son électorat entre 2014 et 2017. Il est donc certes encore en phase montante, mais bientôt sur un plateau.
On ne s'étonne pas non plus que parmi les plus hauts scores régionaux de l'AfD en 2017, il y a eu la Thuringe avec 22,7% des voix. Les élections régionales en Thuringe sont prévues le 27 octobre 2019 et seront probablement favorables à l'AfD et à Die Linke qui dirige ce Land depuis le 5 décembre 2014.
En Saxe, la CDU n'avait obtenu que 26,9% aux élections législatives du 24 septembre 2017, si bien que l'AfD était devenue la première force politique de la région. Cela a eu pour conséquence, le 13 décembre 2017, la démission du ministre-président CDU du Land, Stanislaw Tillich, auquel a succédé le CDU Michael Krestschmer. C'était un désaveu politique mais pas électoral, puisque ce 1 er septembre 2019, la CDU est restée devant l'AfD. Il est d'ailleurs probable que ce changement et rajeunissement de ministre-président a évité le "pire", c'est-à-dire une avance de l'AfD sur la CDU.
Les sondages peuvent donner aussi des indications intéressantes dans chaque Land. En Saxe, la CDU avait environ 38% d'intentions de vote jusqu'en été 2016, puis a chuté de manière linéaire jusqu'en août 2019 (où il était crédité de 26% d'intentions de vote, donc beaucoup moins que son score électoral de dimanche). L'AfD, créditée de 14% d'intentions de vote en été 2015, est montée fortement jusqu'au printemps 2017 (22% d'intentions de vote) puis a progressé lentement et linéairement jusqu'en août 2019 pour atteindre 24% d'intentions de vote (donc moins que son score électoral). Le SPD a diminué lentement (13% d'intentions de vote en été 2015 à 9% d'intentions de vote en août 2019). Die Linke était restée stable longtemps, autour de 16% d'intentions de vote entre l'été 2015 et l'été 2017, puis après une remontée, est redescendue à partir du printemps 2018 jusqu'à revenir aux 16% d'intentions de vote en août 2019. Tandis que les Verts ont suivi une évolution symétrique : descente entre l'été 2015 et le printemps 2017, puis montée en flèche jusqu'au scrutin passant de 4% d'intentions de vote à 13% d'intentions de vote en août 2019.
Ce qui est intéressant, dans les sondages, ce ne sont pas les valeurs absolues (les erreurs sont ici observables), mais les tendances. En Brandebourg, ces tendances entre 2015 et 2019 étaient un peu du même genre. Le SPD (au pouvoir) a chuté de 35% d'intentions de vote en janvier 2015 à 20% d'intentions de vote en juillet 2019, tandis que l'AfD est montée de 8% d'intentions de vote en janvier 2015 à 20% d'intentions de vote en juillet 2019 (jeu égal avec le SPD). La CDU a chuté lentempent sur la même période de 23% d'intentions de vote à 18% d'intentions de vote. Die Linke est restée quasiment stable à 17% d'intentions de vote. Enfin, les Verts, après une stabilité autour de 6% d'intentions de vote, sont montés rapîdement à partir de décembre 2017 pour atteindre 14% d'intentions de vote en juillet 2019.
L'unité de lieu est plus importante que l'unité de temps pour l'AfD. En effet, dans une tout autre région, cette même année, aux élections régionales à Brême (ville-région) du 26 mai 2019, l'AfD est restée stable, passant de 5,51% des voix (5 sièges sur 83) aux précédentes élections régionales à Brême le 10 mai 2015, à 6,12% des voix (5 sièges sur 84) en 2019, n'ayant aucun rôle majeur dans le gouvernement de Brême. En revanche, entre 2015 et 2019, à Brême, il y a cette tendance de l'électorat à se projeter vers la droite.
D'ailleurs, ce plafonnement national de l'AfD a été observé avec les élections européennes du 26 mai 2019. Certes, l'AfD a progressé par rapport aux précédentes élections européennes du 25 mai 2014, passant de 7,04% des voix (7 sièges sur 96) en 2014 à 10,97% des voix (11 sièges sur 96) en 2019, mais faiblement, et a diminué par rapport à ses résultats aux élections législatives du 24 septembre 2017 (12,64% des voix). Rappelons à cet égard que les 11 députés européens de l'AfD se sont inscrits au groupe Identité et démocratie (ID, ex-ENL, Europe des nations et des libertés) au Parlement Européen, aux côtés notamment des députés européens du RN (France), de la Lega (Italie), du FPÖ (Autriche) et du Vlaams Belang (Belgique).
Qu'en déduire de ces deux scrutins ?
Évidemment, ce n'est pas une victoire ni pour la CDU ni pour le SPD, chacun de ces deux partis dirigeant l'un des deux Lander. Cela ne l'est pas non plus pour les alliés "traditionnels" de ces partis, Die Linke et le FDP (qui est inexistant dans ces deux régions). Le seul à avoir renforcé son implantation électorale est donc l'AfD et les Verts peuvent se féliciter de se maintenir voire de se consolider légèrement.
Ces deux élections régionales ne sont pas du tout représentatives de l'ensemble de l'Allemagne. Elles nourriront pourtant la fin de la toute-puissance fédérale d'Angela Merkel. Le vrai problème de l'Allemagne, c'est qu'aucun leader ne semble émerger de la classe politique allemande pour lui succéder, que ce soit à droite ou à gauche. Sa successeure à la tête de la CDU, Annegret Kramp-Karrenbauer ( AKK) est devenue très impopulaire depuis la succession des pertes électorales de son parti (principalement aux élections européennes du 26 mai 2019).
Personne n'a pourtant intérêt à la chute prématurée d'Angela Merkel avant les nouvelles élections de 2021 (à l'exception de l'AfD, bien sûr). En effet, ni la CDU ni le SPD ne sembleraient ressortir gagnants d'une rupture de la grande coalition avec des élections générales anticipées. Ce qui pourrait se préfigurer pour la prochaine législature, c'est la mise en piste des Verts au sein d'une nouvelle coalition. Les Verts gardent, eux, un grand potentiel de développement et de victoire, d'autant plus grand que les enjeux planétaires d'aujourd'hui sur le climat vont leur donner un peu d'avance idéologique sinon programmatique...
Aussi sur le blog.
Sylvain Rakotoarison (02 septembre 2019)
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Pour aller plus loin :
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La Seconde Guerre mondiale.
Le Pacte germano-soviétique.
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Annegret Kramp-Karrenbauer.
Alfred Grosser.
L'Europe de Jean-Claude Juncker.
Le Traité d'Aix-la-Chapelle le 22 janvier 2019.
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http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20190901-saxe-brandebourg.html
https://www.agoravox.fr/actualites/europe/article/l-allemagne-en-pleine-fievre-217657
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