France 24 m'a invité hier soir à participer à un débat (en anglais) sur ce qui est devenu "l'affaire de la burqa", ce jugement du Conseil d'Etat qui a refusé la nationalité française à une marocaine dont la pratique religieuse et la soumission à son mari rendraient difficile le respect des valeurs de la communauté française. Débat intéressant avec des participants plutôt hostiles à cette décision qui ont tous rappelé qu'il ne s'agissait que d'un phénomène tout à fait marginal, comme quoi l'unité affichée par les politiques, les médias et la plupart des bloggeurs n'est peut-être que de façade.
L'essentiel de la discussion (d'une trentaine de minutes) a porté sur ces valeurs :- est-ce à l'Etat de les définir?- sont-elles si stables que cela? ne font-elles pas l'objet de débats voire de conflits? - sont-elles vraiment mises en oeuvre dans la société?
Deux des conclusions intéressantes de ce débat : - tous les pays qui se sont posés la question de leur identité (comme commence de le faire la France mais comme l'ont fait depuis beaucoup plus longtemps les Pays-Bas) ont vu s'aggraver les tensions avec leurs minorités visibles. Parler d'identité n'est pas la meilleure manière de résoudre les problèmes qui se posent dans les banlieues ;
- même si cette affaire n'est que marginale, elle aura un effet négatif sur la qualité des relations entre la communauté musulmane et la communauté nationale (comme le rappelait l'une des participantes : chaque fois que sort une affaire de ce type dans les semaines qui suivent se multiplient les agressions à l'égard des femmes voilées)