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En direct du paradis

Publié le 11 mai 2008 par Jcvie
iguane-marin-galapagos-web.JPGIl est des lieux dont la seule évocation fait voyager. Nombreux sont ceux qui m’ont fait rêver, nourri mon imaginaire d’enfant et certainement forgé ma vocation de naturaliste.
J’ai eu la grande chance d’en visiter un certain nombre mais, heureusement, la liste d’attente est encore longue!
Un endroit a une signification particulière pour tout passionné de nature et cela faisait très longtemps que je rêvais d’y poser les pieds. Un endroit avec une faune bien particulière et qui a joué un rôle très particulier dans l’histoire des sciences naturelles. Profitant d’un déplacement en Equateur, j’ai décidé de pousser un peu plus à l’ouest, pour me retrouver au milieu du Pacifique dans ce petit coin de paradis… aux Galápagos. Un vieux rêve mais ô combien savoureux quand il devient réalité !
L’accueil est à la hauteur de l’attente ; peu avant l’atterrissage, de l’avion, la silhouette d’une baleine se dessine avant de disparaître doucement dans le grand bleu (j’apprendrai plus tard que c’était un coup de chance !). Moins d’une heure après avoir touché le sol, le passage du premier bras de mer pour passer de l’île de Baltra et son aéroport à cette de Santa Cruz donne le ton. Dans cet endroit particulièrement fréquenté par les bateaux, c’est un ballet incessant de pélicans, fous, frégates, puffins, noddis… Fous et pélicans plongent sans relâche à proximité du débarcadère. En se penchant au dessus de l’eau claire, on découvre une vie marine exubérante : des bancs de poissons, et, de temps à autre, des raies croisent sous nos yeux. Les otaries, omniprésentes, font aussi le spectacle en poursuivant les poissons lancées comme des missiles. Un noddi profite des remous pour essayer de venir récupérer un petit poisson désorienté, pratiquement sous le museau de l’une d’entre elles.
La traversée de l’île de Santa Cruz jusqu’à Puerto Ayora, la ville principale de l’archipel, permet de voir les premiers pinsons que Darwin a rendu célèbres. Les véhicules ralentissent, klaxonnent, pour ne pas écraser pinsons, fauvettes, gobe mouches ou oiseaux moqueurs qui se risquent à traverser.
Iguanes marins, otaries, huitriers pies, mouettes, crabes rouges… se partagent le ponton de l’hôtel. Hérons, pélicans, otaries tentent de chaparder un petit peu de nourriture au marché à poissons. Les animaux sauvages sont partout ; ils font partie du décor et, surtout, ils ne manifestent aucune crainte. Le télé-objectif et les jumelles deviennent pratiquement superflus !
Sous l’eau, en plongée, le spectacle est féérique ! Des ballets incessants de poissons multicolores sont agrémentés de rencontres avec des tortues vertes ou des requins à pointe blanche, inoffensifs, approchés à moins d’un mètre. Au cours d’une plongée une otarie joueuse a foncé sur moi 5 ou 6 fois pour n’éviter mon masque qu’à la dernière seconde. Lors d’une simple sortie avec masque et tuba, j’ai pu observer 7 tortues vertes et 1 tortue imbriquée. J’ai vu des centaines de tortues pondre sur les plages mais les voir évoluer, “aériennes”, dans leur élément est un tout autre spectacle.
Les Galápagos, ce sont bien sûr aussi les tortues géantes et des paysages volcaniques à couper le souffle. Ce sont également des habitants qui semblent prendre le temps de vivre et sillonnent les quelques routes à vélo. Je ne suis ici que depuis quelques jours et j’ai l’impression d’en avoir déjà vu tant. Je sais qu’il y a encore beaucoup à découvrir mais malheureusement le temps m’est limité. Je sais aussi que ce magnifique équilibre est fragile ; une marée noire a menacé ce joyau il y a quelques années. Le tourisme se développe rapidement et on peut craindre les dégâts que peut occasionner le tourisme de masse ; les énormes bateaux de croisière jurent un peu dans le paysage. La redistribution des richesses générées par le tourisme et les restrictions sur l’utilisation des ressources sont également sources de tension.
C’est en tous cas un endroit toujours préservé, qui apporte la preuve, s’il en était besoin, que l’homme et la nature peuvent très bien vivre en harmonie.

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