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Elite (Saison 2, 8 épisodes) : mauvais coupable d'un plaisir coupable

Publié le 13 septembre 2019 par Delromainzika @cabreakingnews

Après une première saison sympathique, j’avais l’envie de retrouver Elite et ses personnages.  Si personnellement je suis toujours autant attaché à Omar, cette saison 2 tourne en rond du début à la fin, quitte parfois à tirer toutes les sirènes du stéréotype ambulant. Mais cette saison 2, elle a beau être désastreuse, elle n’en reste pas moins addictif.

Le problème de cette saison 2 ce sont les intrigues qui vont jusqu’au bout du bout, sans réellement prendre conscience que parfois, ce n’est pas nécessaire. Les twists de la saison sont alors sortis de nulle part, le sexe et la drogue prennent toujours une place mais de façon moins subtile et intéressante. La série parvient à faire tout ce qu’il ne faut pas faire en huit nouveaux épisodes alors qu’ils avaient ici tout ce qu’il faut. La première saison racontait une histoire de meurtre avec des flashbacks, cette seconde saison se concentre sur une disparition. Mais afin d’appuyer un peu plus tout ce que la série a pu faire depuis le départ, elle décide d’en faire des caisses, et des caisses et encore des caisses. Les soirées sont de plus en plus sulfureuse sans qu’il n’y ait de besoin narratif derrière. Juste pour que la série soit plus « choc ». Mais rien ne fonctionne comme prévu et c’est là le souci.

Afin de séduire aussi le public, la série développe les aventures de Omar et Ander. Omar tourne en rond alors que son homosexualité continue de lui faire se poser des questions et son amour pour Ander va connaître des rebondissements. Surtout que ce dernier va aussi s’amuser à une partie de « branlette entre potes ». Si la scène est amusante, c’est la scène de sexe entre Omar et Ander dans l’épisode 6 qui m’a le plus séduit. Il y a quelque chose de joli dans le moment, d’innocent et de mignon aussi. Ce qui ne cadre malheureusement pas avec le reste de la saison mais qui vient nous rappeler ce que je pouvais apprécier dans la première saison d’Elite.

C’est un peu comme ces scènes de soirées qui apportent une dimension plus vivante à la série et moins cloisonnée (là où la première saison se déroulait principalement dans l’enceinte du lycée). Pourtant, et c’est là tout le côté étrange de la chose, Elite reste addictif et un vrai guilde pleasure. A en faire trop, elle amuse facilement et permet de passer de bons moments. C’est aussi très prévisible mais même ça ce n’est pas un véritable problème. Les personnages les plus intéressants sont ceux qui sont réellement bien développés. Omar, jeune musulman qui n’arrive pas à parler de son homosexualité en fait partie. Pendant que des personnages comme Valerio, demi frère de Lu, est tout ce que la caricature de Elite peut faire, à l’excès souvent poussif. La série fait l’erreur qua pu faire 13 Reasons Why ou encore Euphoria dans sa façon de parler de l’addiction à la drogue chez les adolescents. C’est pas du tout subtile voire même catastrophique par moment.

Quant au mystère de la saison (la disparition de Samuel), elle n’est pas sans rappeler la saison 3 de 13 Reasons Why aussi (et la disparition/le meurtre de Bryce). Les deux séries partagent certains points communs mais Elite a tout de même l’avantage de gérer son rythme suffisamment bien pour ne pas trop voir le temps passer. Mais cela reste tout aussi mauvais. Les nouveaux personnages de la saison sont assez ennuyeux et accentue souvent le côté stéréotypé de la série. En cherchant à aborder des thématiques, Elite se facilite la tâche en le faisant avec des personnages dont le seul but est de gérer ces thématiques. Et rien ne fonctionne comme prévu.

Au fond, même si Elite est assez creuse, j’ai toujours l’envie de voir la suite avec impatience. J’ai alors enchainé les épisodes sans problème avec une envie frénétique de voir le suivant. Cette saison 2 est d’ailleurs mieux gérer en termes de rythme, où globalement les épisodes s’enchaînent avec une vitesse de croisière efficace qui permet parfois de faire oublier tous les trous qu’il y a dans cette narration. Et il y a un problème quand on regarde de plus près avec une histoire, celle de Nadia, la musulmane voilée de la première saison. C’était intéressant de mettre en valeur un personnage dont la religion prend une part importante de sa vie, mais cette saison 2 décide de casser le tout pour lui donner l’envie d’abandonner la foi pour coucher avec Guzman (non mais franchement, GUZMAN !).

Et dans cette histoire de la saison, Elite décide de ne jamais vraiment poser de vraies questions morales et se contente alors d’un récit facile aux rebondissements efficaces mais caricaturaux. Dommage, mais étant donné que cette saison est mieux maîtrisée d’un point de vue rythme narratif, qu’en sera t-il de la saison 3 ?

Note : 4.5/10. En bref, c’est raté et à la fois addictif.


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