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Comment le storytelling peut faciliter l’apprentissage des sciences

Publié le 19 septembre 2019 par Dangelsteph
Comment le storytelling peut faciliter l’apprentissage des sciences

Des techniques de storytelling peuvent faciliter l'apprentissage des mathématiques spécifiquement et des sciences en général.

C'est le résultat de travaux de recherche universitaires. L'une de ces études est l'oeuvre de deux universitaires iraniens, l'un issu des sciences l'autre de la filière littéraire, de l'université Farhangian de Téhéran. Ces travaux ont été publiés en 2019 dans la revue Adab Al-Kufa de l'université de Kufa... en Irak. Au passage, c'est un beau symbole que de voir des chercheurs iraniens publiés en Irak.L'autre étude est l'oeuvre conjointe d'un chercheur de l'université de Seville en Espagne et d'un chercheur de l'université Negeri Yogyakarta en Indonésie. Elle a elle aussi été publiée en 2019, dans un rapport réalisé dans le cadre d'un programme de recherche sur l'éducation financé par l'Union européenne.

Les mathématiques : une discipline clé mais de plus en plus mal aimée

Les capacités d'analyse, de réflexion, l'envie de découvrir : ce sont là des objectifs majeurs, des aptitudes que le système éducatif souhaite développer chez les apprenants. Tout simplement parce que le développement global de notre monde a besoin de telles capacités en action. Et ce sont les mathématiques qui sont jugées les mieux à même d'enseigner cela. Hélas, des études ont montré un manque d'intérêt à la croissance inquiétante des élèves de collège et de lycée pour les mathématiques. De manière métaphorique, les mathématiques ont tendance à être perçues comme un monstre à combattre par les élèves : un combat non pas positif, pour faire face à cette peur, mais des stratégies d'évitement ou d'éloignement.

Les problèmes de l'enseignement des mathématiques auxquels le storytelling peut répondre

    L'un des objectifs de l'enseignement des mathématiques est de fournir aux étudiants des modèles applicables pour surmonter des obstacles dans des situations nouvelles. Selon les chercheurs iraniens (qui ne basent pas uniquement leur réflexion sur les manuels scolaires de leur pays, évidemment), les manuels de maths ne sont absolument pas conçus pour cela. Il faudrait qu'ils permettent aux étudiants d'expérimenter des situations diverses, d'avoir résolu des problèmes mis en situation pour pouvoir ensuite faire face à la nouveauté. Mais seuls les enseignants peuvent faire ce type de travail d'ouverture... du moins ils le pourraient s'ils en avaient le temps. Et ils ne l'ont pas, justement. Au passage, quand on parle d'expérimenter de situations, c'est de storytelling dont on parle.
    C'est aussi un problème de langage, de capacité à traduire en images concrètes les concepts mathématiques développés de manière brute dans les manuels. C'est à dire faire un travail de contextualisation. Autrement dit : du storytelling. Contextualiser, c'est raconter. Les enseignants de mathématiques ne sont pas formés à enseigner comme cela. La plupart du temps, ils présentent, par exemple, le résultat d'une division et donnent ensuite les étapes pour y parvenir. Cela pourrait fonctionner pour des adultes, mais ne marche pas pour des jeunes, observent les chercheurs iraniens.

La recette du storytelling pour enseigner les mathématiques

Pour les chercheurs iraniens, c'est une méthode de résolution des problèmes qu'il faut utiliser. Qu'est-ce que cela a à voir avec le storytelling ? Tout en fait. Car la résolution d'un problème, c'est le récit de la résolution de ce problème.

C'est une identification, une reconnaissance et une description du problème. C'est en identifier les caractéristiques. C'est avoir l'envie de la résoudre. c'est échafauder des solutions. C'est tester et appliquer. Une histoire, c'est un problème à un moment et un endroit donné, c'est quelqu'un qui va agir pour le résoudre et à la fin le problème est résolu. C'est exactement de cela dont il s'agit.

Et le storytelling pour l'éducation aux sciences dans l'enseignement supérieur ?

Là, ce sont les chercheurs espagnol et indonésien qui vont pouvoir nous éclairer. Car ils ont effectivement travaillé sur cet aspect précis. Leurs résultats sont également intéressants. Ils ont découvert que le storytelling avait un effet bénéfique. Ils ont même identifié la "recette" idéale : une utilisation du storytelling au début et./ou à la fin des cours. Bien entendu, il ne s'agit pas, là non plus, d'une séquence de divertissement. Le storytelling est intégré dans le cours et son sujet, ce n'est pas une pièce rapportée ! Les chercheurs observent que les étudiants développent ainsi à la fois leurs compétences dans la matière enseignée et leurs capacités de storytellers ! Deux en un, donc.

En savoir plus sur le storytelling

On pourrait se dire que les terrains de ces études sont exotiques et que, finalement, leur localisation est source de biais. J'y ai pensé, moi aussi. Mais si ces chercheurs ont fait l'effort de publier leurs résultats dans une langue universelle (l'anglais en l'espèce), ce n'est pas pour se faire mousser ! C'est qu'ils pensent effectivement que leurs travaux ont un intérêt global. Bien entendu, tout cela nécessite d'autres recherches parallèles, dans d'autres pays, pour avoir des convergences, observer les divergences éventuelles et affiner les résultats. Mais en tout cas, il est grand temps d'arrêter d'opposer le rationnel (les sciences) au storytelling, qui serait cantonné dans le domaine de l'émotionnel, du subjectif. La réalité est que le storytelling et les sciences vont bien ensemble, et que le storytelling peut être un booster de sciences.


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