Un vreneli de 1897, la pièce en or de 20 francs suisses.
Richard Wagner fit la connaissance de Verena Weidmann (voir sa photographie) au printemps 1859 à Lucerne, alors qu'il occupait une suite à l'hôtel Schweizerhof. Née dans une famille paysanne le 3 août 1832 à Embrach, près de Zurich, Verena, qui parlait aussi le français, était employée comme femme de chambre par le prestigieux hôtel lucernois. Wagner apprécia rapidement ses services, notamment parce que Vreneli parvenait à obtenir que l'on fasse attention à ne pas faire de bruit pour permettre au compositeur de travailler. Après son séjour au Schweizerhof, Wagner engagea la jeune femme qui l'accompagna à Munich, puis à Genève, où elle lui fit cadeau du terre-neuve Russ, pour retourner ensuite s'installer á Tribschen, près de Lucerne.
Le 30 janvier 1867, Verena épousa Jakob Stocker, le portier du Schweizerhof, qui entra lui aussi au service de Wagner. Elle donna naissance à un premier enfant, Wilhelm Richard, le 4 octobre 1868, qui, selon la musicologue Eva Rieger (1), pourrait bien être le fils de Wagner dont il porte les prénoms. En tout cas, Wagner devint le parrain de l'enfant.
En mai 1869, Vreneli annonça à Wagner qu'elle était à nouveau enceinte et qu'elle souhaitait quitter le service de Wagner, ce qui ne manqua pas de bouleverser l'organisation domestique de la maison, d'autant que Cosima, enceinte de Siegfried, en était déjà au huitième mois de sa grossesse.
Le second fils de Vreneli, Bernhard, naquit le 7 octobre 1867. En février 1872, Vreneli donna encore naissance à une petite fille, Marie.
Vreneli et Richard Wagner restèrent en correspondance jusqu'à la mort du compositeur.
(1) RIEGER, Eva, Leuchtende Liebe, lachender Tod. Richard Wagners Bild der Frau im Spiegel seiner Musik. Düsseldorf 2009